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L’Assassinat du père Noël (1941) de Christian-Jaque
Comme tous les ans, le père Cornusse va se déguiser en Père Noël pour porter les cadeaux aux enfants de son petit village de Savoie.
Mais ce Noël est un peu particulier. Tout d’abord quelqu’un a essayé de voler l’anneau de Saint Nicolas, un diamant de valeur, seul joyau de la petite église en ruine du village. Ensuite le baron est revenu après des années d’absence et il semble qu’il ait contracté la lèpre lors de ses nombreux voyages.
La maladie fait fuir tous les gens du village sauf Catherine, la fille de Cornusse, pour qui le baron concrétise tous ses rêves de prince charmant.
Lorsque Cornusse, vers la fin de sa tournée arrive au château, il a bu « un petit verre » dans tous les foyers où il est allé. Alors qu’il discute avec le baron au sujet de Catherine, il s’endort.
Un autre père Noël sort du château et vole l’anneau de Saint Nicolas.
Pour le public d’aujourd’hui, la « Continental Films » est marquée du sceau de l’infamie pour avoir représenté le fleuron de la collaboration cinématographique entre la France et l’Allemagne nazie. Même si la Continental et la Tobis sont tout de même les ancêtres de l’U.G.C., on retient surtout que la firme d’Alfred Greven dépendait directement des directives du ministre de la propagande Goebbels.
Cependant, il ne faudrait pas oublier que la Continental a eu à son actif quelques chefs d’œuvre dont les sujets tiraient non à la propagande, mais au fantastique propre à faire oublier au public français un quotidien pour le moins morose. Cet Assassinat du Père Noël fait partie de ces chefs d’œuvres, comme La Main du diable de Maurice Tourneur, Le Corbeau ou L’Assassin habite au 21 de Clouzot.
On retrouve ici l’ambiance mystérieuse des Disparus de Saint-Agil dont l’auteur, Pierre Very, a précisément écrit le scénario du film de Christian-Jaque.
Harry Baur, Jean Brochard, Robert Le Vigan, Fernand Ledoux, Marie-Hélène Dasté, Héléna Manson, Sinoël, bref le ban et l’arrière-ban des acteurs de composition du cinéma français, se partagent avec un bonheur rare l’interprétation de cette excellente histoire policière. La réalisation est à la hauteur et certains plans (la séquence de la découverte du « cadavre » du Père Noël, la « mère Michel » à la recherche de son chat) sont d’une très grande beauté. Comme souvent dans les films de l’époque, seul le couple de jeunes premiers (Raymond Rouleau et Renée Faure) a bien mal passé l’épreuve du temps.
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