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The Alphabet Murders (ABC contre Hercule Poirot) de Frank Tashlin (1965)
Le clown Albert Aschek est assassiné dans une piscine. Hercule Poirot est agressé par une femme dans un hammam : elle prétend s’appeler ABC et avoir tué le clown. La jeune femme s’enfuit, mais Poirot réussit à lui prendre son sac dans lequel il trouve la carte d’un bowling. A ce bowling, Poirot fait la connaissance de Betty Barnard qui, un peu plus tard, est assassinée.
Dans les années 50, la M.G.M. britannique produisait un certain nombre d’adaptations des romans d’Agatha Christie dans lesquels Miss Marple était interprété par Margaret Rutherford, qualifiée par certains de « Michel Simon en jupons ». Les films n’avaient rien de grandiose, mais ils étaient agréables à regarder et feraient aujourd’hui une jolie série télé.
Ici, c’est l’Américain Tony Randall qui endosse le costume un peu large d’Hercule Poirot. A quarante-cinq ans, Randall était un comédien grand mince et joli garçon : rien à voir, donc, avec « ce petit bonhomme tout rond à la tête en pain de sucre » et aux drôles de moustaches. Seul concession faite au personnage original, il masque son accent américain sous un vague accent « à la française ». Rien à voir non plus, le capitaine Hastings, fidèle ami de Poirot qu’Agatha Christie fit disparaître au bout de deux romans, car elle le trouvait stupide, est interprété par le replet Robert Morlay, ce qui est étrange pour un jeune et fringant militaire.
Anita Ekberg, en tueuse hystérique, n’est pas seulement l’opposé des personnages de « la grande dame du crime », elle est surtout totalement grotesque.
Mais il n’y a pas qu’au niveau des interprètes que cette sinistre production met à côté de la plaque.
On peut se demander légitimement ce qu’ont fumé, ou bu, ou les deux, les scénaristes ou s’ils ont voulu faire très original, mais le scénario part dans tous les sens et, alcool ou pas, on sent que tout ça échappe à David Pursall et Jack Seddon, les scénaristes en question. Rien ne tient et on a même une gênante impression d’interversion de bobines.
Frank Tashlin, réalisateur émérite de comédies réussies aux Etats-Unis, se perd en Angleterre dans cette poussive adaptation au non-sens non maîtrisé et parfaitement ennuyeuse.
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