samedi 3 avril 2021

Us


*

Us (2019) de Jordan Peele

En 1986, la petite Adélaïde Wilson passe ses vacances avec ses parents à Santa Cruz. Alors qu’elle s’est un peu éloignée d’eux dans une fête foraine, elle rentre dans un labyrinthe de glace où elle se trouve face à son double démoniaque.

Trente ans plus tard, elle est mariée et mère de deux enfants, une fille de quatorze ans, Zora, et un fils de douze ans, Jason.

Adélaïde est traumatisée par l’épisode du labyrinthe de glace. Mais elle ne laisse rien paraître devant sa famille.

Un soir, devant leur maison, apparaissent quatre personnes qui se tiennent par la main et semblent être… les doubles d’Adélaïde, de son mari et de ses deux enfants !

Il y a deux ans, Jordan Peele réalisait Get Out. Pire qu’un film d’horreur, c’était un film d’angoisse.

Ça parlait de « vol de personnalités » et c’était tout-à-fait glaçant. Mais si le sujet est souvent « payant » pour le cinéma, c’est plus compliqué en littérature.

En 1955, Jack Finney écrivait un roman plutôt mauvais The Body Snatchers, traduit en 1977 sous le titre Graines d’épouvantes et rebaptisé en 1994 L’Invasion des profanateurs.

L’argument est assez classique : des entités extra-terrestres prennent la place des êtres humains pendant leur sommeil, rigoureusement à l’identique, cependant reconnaissable par une absence totale de sentiments.

Et c’est là, la force du cinéma, car ce mauvais roman sera l’objet de quatre adaptations dont les deux premières réussissent à être assez fidèles tout en étant de bons films, celle de Siegel et celle de Kaufman. L’adaptation de Ferrara (Body Snatchers) est assez bonne, mais beaucoup moins fidèle.

Quant à Invasion, l’adaptation d’Olivier Hirschbiegel, elle est mauvaise de l’avis unanime, mais je ne l’ai pas vue.

Quel rapport avec Us ? Il s’agit là encore d’une « captation » de personnalités et on pense – vaguement ! – aux Body Snatchers.

On est loin de Get Out. L’histoire était assez compliquée, mais c’était passionnant.

Ici, dés le départ, le film semble poussif malgré une séquence d’ouverture censée nous appâter. Et on se demande tout de suite d’où vient le malaise : du rythme ? De la mise en scène ? Du scénario ?

Le rythme s’accélère un peu sur la partie centrale, malheureusement, la fin se perd dans des considérations philosophico-« carrolliennes » avec beaucoup de lapins, car il est question, effectivement, de « l’autre côté du miroir ».

Ça aurait pu, ça aurait dû donner un bon film surtout si on pense à la complète réussite de Get Out.

Le casting est très loin d’être bon allant du banal pour les rôles principaux au grotesque pour les « doubles malfaisants » (pourtant interprétés par les mêmes) qui abusent des yeux qui roulent et des sourires carnassiers.

C’est un peu bête, longuet et, du coup, pénible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire