vendredi 16 avril 2021

Angélique et le roy

 

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Angélique et le roy (1966) de Bernard Borderie


Après la mort, dans la guerre des Flandres, de son second mari Philippe, Angélique se voit confier par Louis XIV la mission délicate d’amener l’ambassadeur de Perse à Versailles, mission dont elle s’acquitte à merveille après avoir frôlé le viol et la mort, une fois de plus.

Mais elle se refuse au roi à qui elle reproche la mort de son premier mari Joffrey de Peyrac. Louis XIV lui confie alors que Peyrac n’est pas mort place de Grève et Desgrez, le policier ex-avocat de Peyrac, lui apprend qu’il a fui vers la Méditerranée.

En butte à la jalousie et, par voie de conséquence aux tentatives de meurtre de madame de Montespan dont elle a découvert la part prise dans l’affaire des poisons et les messes noires de La Voisin, Angélique est sauvée in-extremis par Peyrac lui-même qui s’enfuit avant qu’ils aient pu se parler. Elle décide de le rejoindre...

Dans d’autres cas, on dirait qu’il s’agit du meilleur film de la série. Ici, disons qu’il s’agit du moins mauvais.

Seul des cinq films à avoir été tourné isolément, peut-être a-t-il bénéficié d’un peu plus de soin. Les dialogues que Daniel Boulanger avait écrits pour les deux premiers films ne comptent sûrement pas parmi ses grandes réussites, mais sa défection au profit de Pascal Jardin, fait descendre la série d’un cran, si c’était encore possible.

La cour de Louis XIV n’est pas mieux lotie dans ce film-ci que celle des Miracles dans le précédent. C’est une pâle et mauvaise illustration d’une moitié (la deuxième) du roman éponyme.

Claude Giraud disparaît après une courte et ridicule scène pré-générique : la mort de Philippe pendant la guerre des Flandres. Le partenaire de Michèle Mercier (toujours assez mauvaise) est, cette fois, Jacques Toja, vu dans le premier film et entrevu dans le deuxième. Son phrasé et son timbre très Comédie Française de l’époque ont dû sembler convenir pour le jeune Louis XIV au réalisateur. Pas à nous, car s’il porte bien des plumes, il semble ne pas les porter qu’au chapeau : sa cambrure fait plus penser aux tournures des cocottes du début du siècle (le nôtre, cette fois) qu’aux chatoyants costumes du roi-soleil. Quant à Sami Frey, aussi crédible dans le rôle de l’ambassadeur de Perse que l’eut été Fernandel dans le rôle de Napoléon, sa prestation est sans intérêt.

Dans le rôle, hélas beaucoup moins développé que dans le roman de la belle Athénaïs de Mortemart, marquise de Montespan, on retrouve trop brièvement Estella Blain, comédienne injustement oubliée qui disparaîtra à l’âge de 51 ans. On retrouve également l’excellent Jean Rochefort dont le rôle de Desgrez est plus étoffé cette fois-ci et qui disparaît définitivement de la série à la fin de ce film-ci.

Les scènes de cour ne sont pas dignes de la plus indigente des opérettes et, pour le reste, tout ce qui a été dit des deux autres films reste valable.

Mais ça reste culte !

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