vendredi 4 novembre 2022

A Touch of Sin

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Tian zhu ding (A Touch of Sin) (天注定) de Ja Zhang Ke (2013)

Dahai est mineur et très naïf. Lorsqu’il s’aperçoit de la corruption qui l’entoure et veut la dénoncer, il paie le prix fort et il décide de prendre les choses en main... à sa façon.

San’er est un pauvre travailleur migrant qui va régler ses problèmes avec son arme à feu.

Xiaju est hôtesse d’accueil dans un sauna. Deux riches clients arrivent et la harcèle pour obtenir des « prestations spéciales » : Xiaju ne l’accepte pas et réagit violemment.

Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes.

S’il est une envie que ce film magnifique ne donne pas, c’est l’envie de vivre en Chine.

Comme tous les pays qui ont été communiste (et la Chine l’est toujours... officiellement !), on est face à - pardonnez le néologisme - une « corruptocratie ». La corruption dirige tout et tout le monde.

Il faut dire qu’après les aberrations de la révolution culturelle, les différentes cliques qui se poussaient du coude pour obtenir LE POUVOIR se trucidaient, une fois le pouvoir obtenu, avec allégresse en se jetant des anathèmes dignes de Savonarole.

La seule façon de faire taire ces « malfaisants », c’est la manière forte. Et c’est ce que nous montre Ja Zang Ke sans fioriture et sans aucun sens du « politiquement correct ».

Ce qui ne laisse pas d’étonner, c’est que ce brûlot n’ait pas été totalement censuré.

Les quatre héros provoquent ce que les autorités chinoises appellent des « incidents soudains », qualificatif qui permet de ranger leurs auteurs dans la catégorie commode des malades mentaux : la jeune femme qui a inspiré le personnage de Xiaju a été enfermée dans un hôpital psychiatrique après avoir poignardé un officier qui avait tenté de la violer.

Mais ce que montre le film avec une habileté confondante et une mise en scène grandiose, c’est que tous ces personnages, indépendants les uns des autres (mais qui se croisent tous à un moment ou à un autre grâce à un excellent et très habile scénario) sont atteints du même syndrome, celui d’une colère qui nous fait parler fréquemment « d’envie de meurtre » et va jusqu’au « pétage de plomb ».

Et, de ce fait, deux des personnages vont devenir ce qu’on appelle des « tueurs en série ».

Parmi un flot de nominations et de prix, tous largement mérités, on notera le Prix du Meilleur Scénario au Festival de Cannes 2013 et la nomination aux Oscars 2014. Certains auraient aimé qu’il obtînt la Palme d’Or.

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