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Les Barbouzes (1964) de Georges Lautner
Le richissime Benar-Shah
vient de mourir dans un bordel parisien. Francis Lagneau, agent des
renseignements français, est chargé de ramener discrètement la dépouille dans
le château du défunt auprès de sa veuve.
Il se fait
passer pour le cousin de Benar-Shah. Mais d’autres agents de renseignements
(autrement nommés « Barbouzes ») ne tardent pas à faire
irruption : le pseudo-confesseur Eusebio Cafarelli (pour la Suisse), le
pseudo-psychanalyste Hans Muller (pour l’Allemagne) et le pseudo-« frère
de lait » de Benar-Shah, Boris Vassiliev (du K.G.B.).
Seul
l’agent de la C.I.A.
se présente ouvertement pour ce qu’il est : l’acheteur potentiel d’un tas
de brevets, appartenant à Benar-Shah sur des armes nouvelles qui risqueraient
de changer le monde (dans le mauvais sens du terme).
Et puis, il y a les Chinois
qui ont choisi une autre sorte d’infiltration que les agents européens.
Dans la mythologie du duo
Lautner-Audiard, deux films sont toujours mis en compétition Les Tontons
flingueurs et Les Barbouzes : mêmes producteurs, même trio d’acteurs
(Ventura, Blier, Blanche) auquel on peut ajouter Robert Dalban, même
co-scénariste, Albert Simonin. Le premier date de 1963, le deuxième de l’année
suivante. L’un est une parodie des films noirs, l’autre une parodie de films
d’espionnage.
D’une façon
générale, l’opinion donne un léger avantage aux Tontons, ne serait-ce
qu’à cause de LA scène d’anthologie, celle de la cuisine. Et il n’y a pas, dans
Les Barbouzes, de scène d’anthologie, tout au moins reconnue. De plus,
l’antériorité chronologique des Tontons lui donne, de toute façon, un
léger avantage.
Il est, en
fait, très difficile de les départager. Il y a quand même un argument que je
retiendrais contre les aficionados des Tontons, celui du personnage
féminin. Le personnage de Patricia est tout de même beaucoup moins intéressant
que celui d’Antoinette Mercier, dite Amaranthe, à la vie pour le moins
mouvementée et au passé « aventureux ». Et puis, les interprètes des
deux rôles peuvent difficilement être mises en compétition : la jeune
Sabine Singen, charmante et pétillante, ne peut pas rivaliser avec la Mireille Darc de la
grande époque.
Quant aux
dialogues, il est très difficile de donner la préférence à l’un ou à l’autre.
Et à ceux qui
évoquent la scène de la cuisine ou celle de la péniche, on peut opposer
l’arrivée de Francis Blanche, celle de Blier (« J’étais en oraison,
j’apprends l’affreuse nouvelle… »), le scorpion dans le lit, la chasse
d’eau explosive, la douche à l’acide et le massacre des Chinois à la fin du
repas.
Alors, quoi ?
… Match nul, la balle au centre !
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