samedi 4 juillet 2020

Les Barbouzes


LES BARBOUZES Affiche de film 35x55 cm - 1964 - Lino Ventura ... ****
Les Barbouzes (1964) de Georges Lautner
Le richissime Benar-Shah vient de mourir dans un bordel parisien. Francis Lagneau, agent des renseignements français, est chargé de ramener discrètement la dépouille dans le château du défunt auprès de sa veuve.
Il se fait passer pour le cousin de Benar-Shah. Mais d’autres agents de renseignements (autrement nommés « Barbouzes ») ne tardent pas à faire irruption : le pseudo-confesseur Eusebio Cafarelli (pour la Suisse), le pseudo-psychanalyste Hans Muller (pour l’Allemagne) et le pseudo-« frère de lait » de Benar-Shah, Boris Vassiliev (du K.G.B.).
Seul l’agent de la C.I.A. se présente ouvertement pour ce qu’il est : l’acheteur potentiel d’un tas de brevets, appartenant à Benar-Shah sur des armes nouvelles qui risqueraient de changer le monde (dans le mauvais sens du terme).
Et puis, il y a les Chinois qui ont choisi une autre sorte d’infiltration que les agents européens.
Dans la mythologie du duo Lautner-Audiard, deux films sont toujours mis en compétition Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes : mêmes producteurs, même trio d’acteurs (Ventura, Blier, Blanche) auquel on peut ajouter Robert Dalban, même co-scénariste, Albert Simonin. Le premier date de 1963, le deuxième de l’année suivante. L’un est une parodie des films noirs, l’autre une parodie de films d’espionnage.
D’une façon générale, l’opinion donne un léger avantage aux Tontons, ne serait-ce qu’à cause de LA scène d’anthologie, celle de la cuisine. Et il n’y a pas, dans Les Barbouzes, de scène d’anthologie, tout au moins reconnue. De plus, l’antériorité chronologique des Tontons lui donne, de toute façon, un léger avantage.
Il est, en fait, très difficile de les départager. Il y a quand même un argument que je retiendrais contre les aficionados des Tontons, celui du personnage féminin. Le personnage de Patricia est tout de même beaucoup moins intéressant que celui d’Antoinette Mercier, dite Amaranthe, à la vie pour le moins mouvementée et au passé « aventureux ». Et puis, les interprètes des deux rôles peuvent difficilement être mises en compétition : la jeune Sabine Singen, charmante et pétillante, ne peut pas rivaliser avec la Mireille Darc de la grande époque.
Quant aux dialogues, il est très difficile de donner la préférence à l’un ou à l’autre.
Et à ceux qui évoquent la scène de la cuisine ou celle de la péniche, on peut opposer l’arrivée de Francis Blanche, celle de Blier (« J’étais en oraison, j’apprends l’affreuse nouvelle… »), le scorpion dans le lit, la chasse d’eau explosive, la douche à l’acide et le massacre des Chinois à la fin du repas.
Alors, quoi ? … Match nul, la balle au centre !


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