Les Acacias

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Las Acacias (Les Acacias) de Pablo Giorgelli (2011)

 Ruben est camionneur. Il transporte des troncs entiers d’acacias depuis le Paraguay jusqu’à Buenos Aires.

Jacinta est d’origine Guarani et elle porte sa petite fille de sept mois, Anahi. Elle se rend chez sa cousine à Buenos Aires.

Ruben et Jacinta vont donc « cohabiter » pendant tout le (long) voyage, pratiquement sans se parler.

… Ou comment réaliser un petit chef d’œuvre avec… rien ou presque. Le film dure une heure vingt, si on y entend une vingtaine de répliques, c’est un grand maximum et entre une heure dix et une heure et quart se passe à l’intérieur de la cabine d’un camion.

Et c’est magnifique !

Regardez l’affiche et vous aurez une idée du film. Tout le film est basé sur les regards : regards de la mère sur son bébé, regards du bébé sur l’homme, regards de la femme sur l’homme et regards de l’homme à la fois sur la femme et sur le bébé.

Toute une histoire se fait sur une cigarette allumée, sur des petits pains, sur un bord de route.

Contrairement à ce qu’ont prétendu certains critiques, on ne s’ennuie à aucun moment.

Et les trois interprètes sont magnifiques. Oui, j’ai bien dit les trois : Germán De Silva et Hebe Duarto, bien sûr, mais on aurait tort d’oublier Nayra Calle Mamani, ce bébé aux yeux ronds et noirs, cette petite fille Guarani au visage poupin et cheveux noirs. Rarement, un bébé, surtout aussi jeune, a-t-il rempli l’écran à ce point-là.

On peut donc faire de très grands films mutiques. C’est reposant !