mardi 11 janvier 2022

Fantomas

 

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Fantomas (1964) d’André Hunebelle

Depuis quelques temps, des délits sont commis par un criminel qui signe ses forfaits du simple nom de Fantomas. Le commissaire Juve est à sa poursuite et jure de l’avoir. Mais certains, comme le journaliste Fandor ne croient pas en l’existence de Fantomas.

Il décide même de faire une interview « bidon » de Fantomas, interview qu’il réalise avec la complicité de sa fiancée, la jeune photographe Hélène.

Du coup, il s’attire à la fois les foudres du commissaire Juve et de Fantomas qui le fait enlever pour qu’il rétablisse la vérité et présente Fantomas tel qu’il est : un génie du crime.

Evidemment, lorsque la production des Fantomas réalisés par André Hunebelle fut lancée, les critiques orthodoxes poussèrent des cris d’orfraie : au nom de Souvestre et Allain et au nom de Feuillade, on voua l’entreprise aux gémonies.

On fit même à l’époque un mauvais procès en sorcellerie à Hunebelle sous prétexte que, pour abuser le client, il s’était adjoint les services d’un scénariste nommé Jean Halain qu’on pouvait confondre avec le Marcel Allain des romans Fantomas. L’accusation est tout à fait inopportune puisque Jean Halain était bel et bien un collaborateur habituel d’André Hunebelle.

Bien sûr, on est un peu loin du « génie du crime », cette sorte de « mal incarné » qui faisait trembler les amateurs de serial qui se précipitaient dans les salles obscures « pour voir la suite » toutes les semaines, au début du 20ème siècle.

Ici, nous sommes dans la parodie et le personnage central n’est plus Fantomas, mais le commissaire Juve, interprété par le bouillonnant Louis de Funès qui venait tout juste d’acquérir ses galons de star avec Le Gendarme de Saint-Tropez. Du coup, Jean Marais, qui s’était lancé dans l’entreprise persuadé que son double rôle de Fantomas et de Fandor, ferait de lui la vedette du film, en conçut une rancune tenace : jusqu’à la fin de ses jours, il se répandit en propos venimeux à propos de « Fufu ». Il en voulut aussi à Hunebelle à qui il avait porté les droits des OSS 117 de Jean Bruce qui lui aurait permis d’avoir un rôle à sa mesure et d’oublier le « flop Fantomas », alors que Hunebelle, pour interpréter l’agent secret, fit appel à un acteur aussi mauvais que Marais, mais bien plus jeune, Frederick Stafford.

Même si on peut comprendre le dépit de Jean Marais, il faut reconnaître qu’il est tout simplement catastrophique dans le rôle de Fandor : il parle faux, il est emprunté et les fameuses cascades qui l’avaient rendu célèbre commencent à se faire poussives. Comme d’autre part, il est recouvert d’une sorte de masque en caoutchouc dans le rôle de Fantomas et qu’il est doublé par la voix grave de Raymond Pellegrin (on conçoit assez mal un génie du crime qui aurait la voix de fausset de l’Orphée de Jean Cocteau !), on peut dire que la série des Fantomas le confrontant au comique irrésistible de De Funès et au charme acidulé de Mylène Demongeot, ne lui a vraiment pas porté chance !

La série comprendra trois films et, curieusement (surtout dans le genre décrié des « comédies populaires »), les films iront en s’améliorant : au médiocre Fantomas, succèdera le bien plus réussi Fantomas se déchaîne pour aboutir au meilleur et dernier film de la série : Fantomas contre Scotland Yard.

 

 

 

 

 

 

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