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The Bachelor and the Bobby-Soxer (Deux sœurs vivaient en paix)
d’Irving Reis (1947)
Richard Nugent n’a pas de chance. C’est un peintre qui fait des conférences dans les écoles du pays pour expliquer sa conception de l’art. Il ne désire rien d’autre que peindre l’Amérique telle qu’il la voit. Mais à chacune de ses sorties, les femmes commencent à se battre entre elles et tout le monde se retrouve devant le juge.
Cette fois-ci, le juge s’appelle Turner, Margaret Turner. Ne comprenant pas trop les tenants et les aboutissants de la bagarre, le juge Turner accorde un non-lieu à Nugent qui peut ainsi aller faire une conférence dans le lycée où Susan est élève. Susan est Susan Turner, la jeune sœur de Margaret. Et Susan tombe amoureuse de Richard dés qu’elle le voit.
Cary Grant n’est plus le jeune premier « au menton en fesses d’ange » (Mae West) de Philadelphia Story ou Bringing up, Baby !, mais pas encore le vieux beau des années 50 et 60 qui alternera, pour le plus grand malheur de ses admirateurs le meilleur (La Mort aux trousses, Charade…) et le pire (La Main au collet, Indiscret…). Mais nous sommes, ici, tout de même plus près du jeune Cary Grant.
A ses côtés, la sublimissime Mirna Loy porte avec elle la dégaine de Nora Charles qu’elle devait incarner en cette année 1947 pour la dernière fois dans L’Introuvable rentre chez lui.
Tout cela serait donc paradisiaque, d’autant que le scénario est d’une grande drôlerie, s’il n’y avait l’exécrable, l’insupportable, l’immonde Shirley Temple. La future prêtresse du fascisme impérialiste américain faisait ici un retour totalement injustifié dans le rôle ingrat d’une jeune emmerdeuse dont il eût été de bon ton d’atténuer le côté négatif par une certaine fraicheur.
Or, Shirley Temple est probablement née avec cette odeur de moisi qui semble la suivre partout et surtout dans son jeu. La petite Susie devrait attirer des sourires indulgents : avec la tronche de « Sheet » Temple, on a juste envie de la tarter pendant une heure trente-cinq.
Mine de rien, cette erreur de distribution nous fait passer à côté d’un chef d’œuvre.
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