samedi 22 janvier 2022

Un berger et deux perchés à l’Élysée

 

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Un berger et deux perchés à l’Élysée (2018) de Gilles Carles et Philippe Lespinasse

Lors des élections présidentielles de 2017, ils étaient 11 candidats à se présenter au premier tour.

Parmi ces 11 candidats, le plus haut en couleur, c’était le maire de Lourdios-Ichère depuis 1977, connu pour avoir entamer une grève de la faim en mars 2006, grève de la faim qui durera 39 jours.

Pour sa campagne, il demandera à Pierre Carles et à Philippe Lespinasse de s’occuper de sa communication.

Ce documentaire est le résultat de cette campagne, mais pas seulement !

Après quelques ratés (c’est, du moins, ce que j’ai lu et put constater avec Fin de concession), Pierre Carles revient plus en forme.

Etiquetés à gauche, Carles et Espinasse vont proposer leurs services à Jean Lassalle, étiqueté au centre (comme disait François Mitterrand : « Les centre n’est ni à gauche, ni à gauche »).

Jean Lassalle est, au niveau du buzz, un « bon client » : interrompant le ministre de l’Intérieur Sarkozy en chantant Aqueros Montagnos en pleine séance dans l’hémicycle en juin 2003 pour le maintien d’une gendarmerie, gréviste de la faim en mars 2006 pour s’opposer à la délocalisation d’une usine, soutien du mouvement « Nuit debout », personnage haut en couleur, mais aussi, hélas, opposant au mariage pour tous et membre de la déshonorante délégation qui est allé « présenter ses hommages » au boucher Al Assad à Damas.

Cette visite va poser aux réalisateurs un sérieux problème de déontologie, cas de conscience qu’ils mettent en scène dans le film avec justesse et pudeur.

D’ailleurs, ce qui peut facilement devenir une pose narcissique aussi insupportable que roublarde est ici très habilement représentée.

Alors évidemment, Jean Lassalle assure le spectacle en mettant en scène son côté « histrion involontaire » lui aussi très roublard.

Il est franchement drôle lorsqu’il change de pantalon sur un parking parce qu’il « a une télé » ou lorsqu’il fait sécher sa chemise par la fenêtre de sa voiture !

Il l’est moins lorsqu’il va serrer la main du bourreau syrien !

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