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Soy Cuba (1964) de Mikhaïl Kalatozov
Cuba, 1959.
- Betty est fiancée, mais elle est contrainte de se prostituer auprès de clients américains.
- Pedro travaille très dur sa terre, mais il sent que cette année, la récolte de la canne à sucre va être exceptionnelle. Mais la propriétaire l’avertit que sa terre et sa maison ont été vendu à une société américaine. Il a tout perdu.
- Enrique, militant centriste, doit tuer le chef de la police, mais en la voyant avec ses enfants, il l’épargne. C’est pourtant lui qui le tuera lors d’une manifestation.
- Mariano ne veut rien savoir de la révolution castriste qui se prépare, il veut juste vivre en paix. Mais lorsque sa maison est bombardé et son enfant tué, il comprend qu’il ne pourra rien changer sans la révolution et il rejoint les forces castristes.
Mikhaïl Kalatosov, réalisateur soviétique d’origine géorgienne, est surtout connu pour avoir été le réalisateur « palmé » à Cannes en 1958 de Quand passent les cigognes.
Même si, en 1964, la guerre froide était « officiellement derrière nous, les deux blocs se faisaient encore quelques « blagues » douloureuses. Après tout, la calamiteuse tentative de débarquement des troupes américaines dans la Baie de Cochons n’avait jamais que deux ans !
Soy Cuba est, en fait, un film composé de sketches : les deux premiers sont relativement courts, les deux autres beaucoup plus longs.
Certains films ne sont « propagandistes » que par petites touches. Ce n’est pas le cas ici : Soy Cuba est un pur film de propagande soviétique.
D’ailleurs, il y a LA scène hommage au « grand cinéma soviétique », autrement dit à Eisenstein, c’est une scène de massacre sur un escalier, une scène qui est à l’extrême frontière entre l’hommage et le plagiat.
Seule différence avec le cinéma soviétique, c’est cette ambiance tropical, encore qu’elle fait penser au grand Serguei avec Que Viva Mexico. Du coup, le noir et blanc est très (trop ?) saturé.
Ce n’est pas déplaisant, mais tout de même, ça a la finesse d’un char soviétique. On peut aussi considérer que certains films américains de l’époque n’étaient guère plus fins.
Et comme tout se situe en 1959, c’est-à-dire juste avant la prise de pouvoir par Castro, on peut apprécier (et on sait que c’était vrai !) une fois de plus, que le Cuba de Battista n’était bein qu’un bordel pour mafieux ricains.
On a la surprise de croiser notre Jean Bouise national dans le premier sketch dans le rôle… d’un de ces mafieux ricains.
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