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Un condamné à mort s’est échappé (1958) de Robert Bresson
Lyon, 1943. Le lieutenant Fontaine est conduit au fort de Montluc pour être fusillé par les Allemands. D’abord menotté et placé dans une cellule au rez-de-chaussée, il commence à communiquer avec un certain Peri qui parvient à faire sortir une de ses lettres et lui passe une épingle à nourrice qui lui permet de retirer ses menottes.
Transféré au troisième étage, il décide de s’évader. Il commence par faire lentement sauter les planches de sa porte pour sortir de sa cellule. A partir de là, il n’a aucune idée de la suite des opérations. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il doit fuir.
Plus qu’un chef d’œuvre, c’est une leçon de cinéma. En 95 minutes de plans rapprochés et d’un commentaire distillé d’une voix monocorde, cette observation documentaire d’une évasion n’est pas un modèle du genre, c’est LE modèle du genre. Au-delà de l’argument, le style hiératique de Bresson, accompagné par la musique de Mozart, parvient à nous transporter par la générosité de son discours.
Loin d’une très nette tendance à l’hystérie dans le cinéma actuel, il est indispensable de se laver les yeux et les oreilles, de se ressourcer avec des chefs d’œuvres de ce genre à la réalisation rigoureuse et à l’interprétation qui, par son refus de tout effet, remet à sa place le cabotinage éhonté de quelques pantins.
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