dimanche 15 mai 2022

Bethléem

 

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Bethleem (Bethléem) de Yuval Adler (2013)

 En 2005, Sanfur, dix-sept ans, vit à Bethléem. Il sert d’agent de liaison entre son frère Ibrahim, recherché par le Mossad, et la brigade des martyrs d’Al Aqsa, assujettie à l’autorité palestinienne.

Le bruit commence à se répandre qu’Ibrahim ferait également partie du Hamas.

Razi, un agent du Mossad, a fait de Sanfur son indicateur deux ans auparavant et Razi s’occupe de Sanfur comme d’un fils alors que le jeune homme considère l’agent israélien comme son père.

Production belgo-germano-israélienne, Bethléem est à la fois un film d’action et un constat politique sur les dissensions entre le Hamas et l’autorité palestinienne.

C’est remarquablement filmé, remarquablement écrit et remarquablement interprété.

Yuval Adler revendique haut et fort son objectivité. Quatre années d’enquête ont été nécessaires pour écrire ce scénario et le résultat est un superbe thriller politique.

En revanche, je serai beaucoup plus sceptique pour ce qui est de l’objectivité : les Israéliens sont présentés comme ceux qui sont du côté de l’ordre, face à des Palestiniens obsédés par leurs guéguerres internes et qui ne réussissent à se mettre d’accord que pour caillasser les véhicules israéliens et tirer sur leurs occupants.

L’agent du Mossad est un brave type qui veut sauver l’ado palestinien qui finira par le tuer parce qu’il n’a le choix qu’entre être « exécuté » « avec juste raison » par les Israéliens ou « assassiné » par Badawi, le nouveau dirigeant d’Al Aqsa, présenté comme un hystérique arriviste, prêt à tuer n’importe qui (il va jusqu’à balancer un « allié encombrant » par-dessus la rampe d’un escalier). Quant à ceux du Hamas, ils nous sont présentés comme des tarés ultra-violents, alors que la population palestinienne est « complice » de ces « terroristes ».

On peut donc s’interroger sur l’objectivité de tout cela, même si, pour être objectif moi-même, je dois considérer que la seule victime montrée est Sanful, manipulé par Razi, trop préoccupé de garder son « indic », mais qui aurait pu le sauver en lui faisant quitter la Cisjordanie : c’est son propre cynisme qui lui coûtera la vie.

En ce sens, la morale du film est sauve.

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