mardi 31 mai 2022

Habemus papam

 

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Habemus papam (2011) de Nanni Moretti

 Le pape est mort. Un autre pape est appelé à régner (drôle de nom pour un pape !).

Après plusieurs tours de scrutin, c’est Monseigneur Melville qui devient souverain pontife. Mais au moment de faire sa bénédiction depuis le balcon, il est pris de panique et refuse de paraître.

Les cardinaux, toujours réunis en conclave, sont contraints de ne quitter le Saint-Siège qu’une fois la bénédiction du nouveau pape faite. Le porte-parole du Vatican essaie toutes les méthodes et envisage même une psychanalyse, doctrine profondément niée par l’église catholique.

Et c’est au sortir d’une séance chez une psychanalyste « en ville » que le nouveau pape disparaît.

C’est toujours la même chose avec Moretti : ce qu’il réussit le mieux, c’est la comédie. Et à ce niveau-là Habemus Papam est sa plus grande réussite.

Son humour joue sur les détails, des petits tics de visage, un simple plan, une allusion. L’assemblée des cardinaux qui ne réussissent pas à se mettre d’accord sur un pape à élire est un grand moment de comédie : ils copient, discrètement, l’un sur l’autre, ils se lancent des regards haineux et lorsque l’un d’entre eux tombe par terre à la suite d’une panne de courant, il refuse, très agacé, l’aide de l’un de ses « collègues ».

Bien sûr, le plus drôle, c’est la séance de « psychanalyse publique » du nouveau pape en présence des cardinaux qui avancent d’un pas dès que le psychanalyste baisse la voix.

Et puis, le petit signe que fait ce nouveau pape aux gardes suisses en train de s’entraîner, est un de ces jolis moments, comme celui, ou plutôt ceux, du Suisse qui doit agiter les rideaux pour faire croire que les appartements privés du pape sont occupés.

Lorsqu’il se fait didactique, Moretti est tout de suite plus lourd, comme, du reste, lorsqu’il s’intéresse au sport : le match de volley au Vatican est trop long et pas drôle du tout, de même que la poursuite du pape fugueur à travers Rome et le refuge qu’il trouve auprès d’une troupe de comédiens, avec le discours habituel et bateau sur la similitude entre les rites religieux et le théâtre.

Non seulement, c’est lourd, mais c’est un tantinet longuet !

Mais le film est tout de même une grande réussite, grâce, entre autres, à ses scènes comiques et, bien entendu, grâce à tous ses interprètes en tête desquels, bien sûr, le magistral Piccoli, mais dont on peut extraire le réalisateur lui-même qui sera toujours un piètre comédien au phrasé didactique insupportable et au timbre crispant.

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