La Traversée (2011) de Jérôme Cornuau
Lola Arendt est en vacances avec ses parents Martin et Sarah sur une île écossaise dans la maison d’un ami de la famille.
Une fin d’après-midi, Lola disparaît. Sa mère d’abord, ses deux parents ensuite, la police enfin, la recherche, en vain.
Deux ans plus tard, un inspecteur de police avise Martin et Sarah que Lola a été retrouvée. Le couple, qui est séparé depuis la disparition de la fillette décide d’aller la chercher, mais au dernier moment Sarah laisse Martin partir seul.
Lorsque Martin retrouve Lola, il semble que la petite fille est devenue muette.
On a déjà vu ça mille fois et bien mieux foutu !
Emilie Dequenne est très bien, mais on la voit peu. Fanny Vallette et Pauline Haugness (jeune révélation dans le rôle de Lola) sont remarquables
Mais il faut bien reconnaître que Michael Youn n’est pas plus le tragédien du siècle qu’il n’était le comédien du siècle. Lorsque Fernandel ou Bourvil, tous deux références de leur temps en matière de comique, passaient au tragique, ils réussissaient à avoir les mêmes qualités (et les mêmes défauts, au demeurant !) que dans les films comiques. Michael Youn était excessif dans l’humour, il l’est tout autant dans la douleur.
Comme, en plus, il ne peut se raccrocher à rien, il semble un peu perdu.
Quant à l’intrigue, c’est une sorte de Boileau et Narcejac à l’envers : les deux auteurs basaient toujours leurs histoires sur le faux décès de quelqu’un (Les Diaboliques, Vertigo, Meurtre en 45 tours).
Ici, c’est la résurrection qui est fausse, mais l’explication de tout cela est grotesque et serait risible si on ne s’était infusé auparavant 90 minutes d’une œuvrette poussive où rien n’avance jusqu’au « coup de théâtre » final tenant un peu (et même beaucoup !) du pétard mouillé.
On s’ennuie un peu, mais il y a une sorte de charme qui peut nous prendre au niveau esthétique sur cette île écossaise. Mais sitôt sorti de la salle, on se demande ce qu’on est venu y faire.
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