vendredi 13 mai 2022

La Triche

 

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La Triche (1983) de Yannick Bellon

Dans une petite ville de province, un commissaire de police marié et père de famille est un peu pédé, mais ça ne se sait pas.

A l'occasion du meurtre de l'employé d'une boîte d'un genre « bizarre » pour ne pas dire mauvais (si vous voyez ce que je veux dire !), le commissaire, dans le cadre de son enquête, fait la connaissance du saxophoniste de la boîte et ils ont bientôt une liaison torride.

Presque tout le monde le sait, mais l'auteur du meurtre précité a l'idée aussi sotte que grenue de faire chanter le saxophoniste qui cherche à protéger son amant le commissaire et tue accidentellement le maître chanteur.

            C'est vrai quoi : un saxophoniste, ça ne chante pas !

Au début, on rit beaucoup et puis on se lasse. La pesanteur de tout cela est accablante et les dialogues, plein d'une fausse pudeur sexuellement correcte, sont à la fois d'une prétention et d'une indigence rares. Victor Lanoux est encore plus mauvais que d'habitude (ce qui constitue un record en soi !) et les autres comédiens sont au diapason, jusqu'à Michel Galabru, ridicule dans le rôle d'une vieille folle qui se fait dessouder au début de cette perle cinématographique et du frère de ladite folle, forain d'une très grande tolérance « probablement très rare dans son milieu ». Tout ça est boursouflé de clichés dont on se prend à penser qu'ils sont encore plus insupportables lorsqu'on affiche la volonté de leur tordre le cou, tout en y adhérant.

Tout est bête dans cette histoire « d'invertis » au milieu de gens « normaux » (les mots sont extraits des pétillants dialogues de ce chef d'œuvre). Si l'on ajoute que tout ce beau monde évolue dans la bourgeoisie bordelaise tendance pinard, on aura tout dit.

Seule la grande (à tous points de vue) Anny Duperrey réussit, tant bien que mal, à tirer son épingle du jeu dans le rôle très pesant de la femme du pédé. Mais que diable était-elle venue faire dans cette galère ?

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