mercredi 1 juin 2022

Big Eyes

 

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Big Eyes (2014) de Tim Burton

Après avoir quitté son mari, Margaret Ullrich a du mal à trouver du travail.

Peintre du dimanche, elle continue à produire une série de tableaux dont le sujet principal est toujours le même : une enfant au visage rond et aux yeux démesurés.

Pour ses premiers tableaux, elle a pris Jane, sa fille, comme modèle.

Sur un marché, elle fait la connaissance de Walter Keane qui peint (ou a peint) des scènes de rues à Paris.

Et lorsque son ex-mari menace de lui faire retirer la garde de Jane, Margaret accepte la proposition de mariage de Walter.

Très rapidement, en démarchant pour ses propres tableaux qu’il ne réussit pas à vendre, Walter s’aperçoit que les enfants aux grands yeux de son épouse plaisent beaucoup : il s’en attribue la paternité.

A priori, l’histoire n’a, pour Tim Burton, rien d’autobiographique. Pourtant, on est en droit de se poser la question…

Certes, il ne fut marié que deux ans (entre 1989 et 1991), c’est-à-dire, dans sa filmographie, entre Batman, puis Batman : le défi et Edward aux mains d’argent.

Cependant, on pourrait se demander s’il n’a pas eu une muse (ou un nègre) qui a fait ses premiers films jusqu’à Sleepy Hollow ou (allez, soyons charitable !) Charlie et la chocolaterie. Ce qui ferait de Tim Burton une sorte de Walter Keane.

Les Noces funèbres et Alice au pays des merveilles n’ont pas très bonne réputation et Frankenweenie est la reprise d’un court métrage qu’il réalisa 23 ans auparavant. Sweeney Tod n’est pas vraiment abouti et Dark Shadows est franchement raté.

Et aujourd’hui… ça ! On ne peut s’empêcher d’identifier Tim Burton, non à Margaret, mais à son escroc de mari.

Ça a la finesse de scénario et de dialogue d’un téléfilm diffusé un dimanche après-midi sur D8[1] et qu’on regarde par désœuvrement (et par intermittence) parce qu’on fait du repassage ou parce qu’on a la gueule de bois (ou peut-être les deux !).

Bien qu’ « inspiré de faits réels », comme souvent les films précités, ça a un lourd parfum cradingue d’invraisemblance, de roublardise et de toc scénaristique.

C’est crasseux, bête, moche, mal écrit, pas très bien tourné et au niveau de l’interprétation, c’est effroyable : si Amy Adams et ses minauderies potiches parviennent à de très brefs moments à être touchantes, il faudrait faire une pétition pour pousser Christoph Waltz à changer de métier. Je crois n’avoir rien vu de plus insupportable depuis Richard Widmark dans La Porte s’ouvre le plus (et peut-être le seul) mauvais film de Mankiewicz. Il est assez effroyable de penser que cet immonde cabot sera le méchant de Spectre [2], le prochain James Bond.

Comme ils disent aux Cahiers du cinéma : « Le film vient de nulle part pour y retourner ».

Eh bien, qu’il y retourne !



[1] C8 aujourd’hui (MAJ : 05/01/2020)

[2] Bien que Spectre soit un assez mauvais James Bond, Christoph Waltz est plutôt moins pire qu’ici (MAJ : 05/01/2020)

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