mardi 28 juin 2022

Toutes nos envies

 

**

Toutes nos envies (2011) de Philippe Lioret

 Claire est juge au tribunal de Lyon. Elle a 28 ans, elle est mariée et mère de deux enfants.

Pour rendre un jugement dans une affaire de surendettement, elle demande son avis éclairé à Stéphane, un juge peu apprécié du parquet pour ses prises de position « gauchistes ». Il lui indique une piste qui va permettre à Claire de débouter l’organisme de crédit qui a porté plainte contre Céline, une jeune mère de famille que Claire connaît puisque c’est la mère de la meilleure amie de sa fille.

Mais la hiérarchie de Claire ne l’entend pas de cette oreille et l’organisme de crédit dépose un recours.

Parallèlement, Claire, à la suite d’étourdissements et de migraines à répétition, a fait faire quelques examens. Elle a une tumeur.

Comme dans Welcome, Lioret veut « alléger » son discours politique en racontant l’histoire des sentiments de ses héros et comme dans Welcome, il a tort !

Sans être obligé d’avancer à la moissonneuse-batteuse (à la Cayatte) ou à la Kalachnikov (à la Boisset), le film eut pu être un passionnant réquisitoire contre ces marchands de rêves totalement escrocs que sont les organismes de crédit qui se permettent, en plus, de trainer de braves et honnêtes gens devant les tribunaux et de les faire traiter comme des délinquants.

Heureusement, les lois existantes dans le code civil français ont été amendées par des articles concernant, entre autres, l’abus de faiblesse et la culpabilisation des organismes qui « prêtent » à des taux usuraires des sommes que l’emprunteur sera bien incapable de rembourser. Malheureusement, ce n’est pas à une époque où les Etats se comportent également comme des emprunteurs irresponsables que les choses vont s’arranger.

Ici, le « sujet parallèle » est double : il y a la maladie de Claire et son amitié pour Stéphane. Et ce double sujet, plus encore que dans Welcome, occulte bien sûr le thème du surendettement provoqué par des margoulins qui piègent les pauvres gens.

Et puis, certaines péripéties du scénario sont « un peu trop ». Un exemple entre mille : Céline est adoptée par Claire et va « prendre la relève » de la jeune femme auprès de ses enfants après son décès.

La réalisation est assez molle, un peu à l’image du scénario, et le film se regarde sans déplaisir, mais ne laisse aucun souvenir. Contrairement à Welcome !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire