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Goldfinger (1964) de Guy Hamilton
Felix Leiter transmet à
James Bond les ordres de M qui sont de surveiller un citoyen britannique, Auric
Goldfinger.
Bond séduit Jill Masterson,
employée par Goldfinger pour l’aider à tricher aux cartes. Elle paiera très
cher sa « trahison » : Goldfinger la fait exécuter en la
recouvrant de peinture d’or. L’or est, en effet, l’obsession d’Auric
Goldfinger.
Officiellement joaillier,
Goldfinger se livre, en fait, au trafic international d’or en lingots. James
Bond fait la connaissance de Goldfinger au cours d’une partie de golf pendant
laquelle, naturellement, le trafiquant triche pour gagner. James Bond le prend
en chasse jusqu’à son refuge dans les Alpes suisses. C’est sur la route de ce
refuge qu’il rencontre Tilly Masterson, la sœur de Jill, venue venger sa sœur.
C’est également là qu’il entend parler pour la
première fois, par Goldfinger, de l’opération « Grand Schelem ».
Après la découverte (Doctor No) et le succès de
confirmation (Bons baisers de Russie), Goldfinger fut un
véritable raz-de-marée.
Le style James Bond est bien
installé, il a ses constantes : le pré-générique avec James Bond qui tire,
vu par le canon d’un fusil qui devient rouge et s’ouvre sur la séquence
pré-générique. Il est à noter que le tireur ne sera interprété par le titulaire
du rôle qu’à partir du film suivant Thunderball » (Opération tonnerre).
Après la séquence pré-générique qui dure une dizaine de minutes pour « amorcer
la pompe », il y a le générique très sophistiqué signé Maurice Binder pour
Doctor No et à partir de Thunderball.
Ici, il est de Robert Brownjohn. Et c’est depuis Goldfinger que ce
générique se déroule sur une chanson à succès, composée pour le film et
interprétée par un grand nom de la chanson internationale (Tom Jones, Nancy
Sinatra, Paul Mc Cartney…). On comprend pourquoi quand on se souvient du succès
planétaire de la chanson Goldfinger interprétée
par Shirley Bassey qu’on retrouvera par deux fois « chez James Bond »
dans Les Diamants sont éternels et Moonraker.
Les deux grands souvenirs
que laisse le film, presque quarante ans après, ce sont précisément cette
chanson qui nous dit que Goldfinger « n’aime que l’or » et le
plan de Shirley Eaton, « morte dorée » sur les ordres du sinistre
trafiquant. L’image de cette fille tuée par l’or a été l’image de marque du
film, ce qui laisse à penser que le charisme négatif (« celui qu’on
aime haïr ») de Goldfinger n’est pas suffisant : Gert Fröbe n’est
pas un mauvais comédien, mais son physique pépère de brave paysan allemand
aurait dû être transcendé par un acteur génial pour avoir l’aura des grands
méchants.
La « First Lady »
ici, ce n’est pas Shirley Eaton, dorée au bout de dix minutes de film, mais
Honor Blackman dans le rôle de Pussy Galore, un nom qui provoqua une levée de
boucliers de la part de toutes les ligues de vertu britanniques et américaines.
Guy Hamilton succède à
Terence Young à la réalisation. Il deviendra un réalisateur attitré de la
série. La réalisation est assez standard et l’originalité vient du scénario, de
l’humour du personnage ou de l’humour décalé (ou second degré) comme dans la
séquence pré-générique avec le casque de camouflage de l’agent secret, casque
surmonté d’une poule d’eau, ou le smoking blanc parfaitement repassé sous la
tenue d’homme-grenouille. Au demeurant, ce héros, que son auteur même n’aimait
pas, est assez antipathique : machiste, violent, snob (ah, ces dry-Martini
remués « au shaker, pas à la cuillère » !), il a aussi
son côté « vieux con » : « On ne déguste pas plus un Dom
Pérignon 55 tiède qu’on écoute les Beatles sans boules Quiès ».
Mais tout ça n’a plus
beaucoup d’importance : on ne demande pas à James Bond d’être un
philosophe, un mélomane ou un sociologue et on se fiche beaucoup de son côté
m’as-tu-vu que les producteurs auront, d’ailleurs, la bonne idée de gommer,
après quelques années.
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