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Jipuragirado Jabgo Sipeun Jibseungdeul (Lucky Strike) de Kim Yong-hoon (2020)
Joong-man
est employé dans un sauna. Il trouve un sac de voyage Vuitton, oublié dans un
casier. Le sac contient une fortune en liquide. Joong-man le dépose dans la
réserve.
Tae-young est un agent de la police
d’immigration et il doit une grosse somme d’argent à Du-man, un caïd de la
mafia.
Mi-ran est une jeune femme battue
par son mari. Elle travaille pour Yeon-hee.
En tout, ils seront huit, ces cinq-là et leur
entourage qui vont se croiser et quelquefois… s’entretuer.
Après
Mademoiselle de
Chan-wook Park en 2016 et Sans pitié de Sung-hyun Byun l’année
suivante, le cinéma coréen nous offre un fantastique polar-puzzle, bien loin du
cliché du film statique (pour ne pas dire franchement ennuyeux), cliché bien
souvent conforté quand il y a du français dans la production !
Comme toujours dans les scénarios-puzzle,
tout est confus au début : huit personnages plus quelques comparses se
croisent (ou pas) et on ne sait encore rien de ce qui, fatalement, va les lier.
Le lien, ici, c’est ce qui apparaît au
premier et au dernier plan du film, le fameux sac Vuitton. Il va passer de main
en main ou, plus exactement dans les mains des huit personnages.
Le scénario, comme la mise en scène,
est étourdissant et d’une habileté diabolique. Et le qualificatif de
« puzzle » lui convient tout particulièrement.
Car chaque séquence est une pièce. Il
n’y a pas de gras, aucun plan inutile, aucun personnage superfétatoire :
la mère de Joong-man, le tueur « cannibale », lieutenant du caïd
Du-man, le cousin de Tae-yong… ils font tous avancer l’histoire.
Bien sûr et très probablement comme
Keineke Sone, l’auteur du roman original, Yong-hoon Kim use de la
« chronologie bousculée », « truc » très efficace (quand
c’est bien fait !) qui était la marque de fabrique de Tarentino dans Pulp
Fiction.
Le résultat, bien plus qu’un film noir,
c’est une comédie policière éblouissante.
Le titre, aussi, est important.
D’ordinaire, les titres français sont souvent stupides. Lucky Strike, ça
veut dire « coup de chance », mais c’est aussi, tout le monde le
sait, une marque de cigarettes, cigarettes qui ont une très grosse importance
dans le film.
Quant au titre original, il est, lui
aussi, énigmatique ; « Les bêtes qui s’accrochent à la paille »,
titre original, mais aussi titre international, donc anglais.
Et, tout compte fait, le titre
s’explique complètement… Mais je ne l’expliquerai pas ici, ce serait
« divulgacher » !
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