dimanche 9 août 2020

Lucky Strike


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Jipuragirado Jabgo Sipeun Jibseungdeul (Lucky Strike) de Kim Yong-hoon (2020)
Joong-man est employé dans un sauna. Il trouve un sac de voyage Vuitton, oublié dans un casier. Le sac contient une fortune en liquide. Joong-man le dépose dans la réserve.
Tae-young est un agent de la police d’immigration et il doit une grosse somme d’argent à Du-man, un caïd de la mafia.
Mi-ran est une jeune femme battue par son mari. Elle travaille pour Yeon-hee.
En tout, ils seront huit, ces cinq-là et leur entourage qui vont se croiser et quelquefois… s’entretuer.
Après Mademoiselle de Chan-wook Park en 2016 et Sans pitié de Sung-hyun Byun l’année suivante, le cinéma coréen nous offre un fantastique polar-puzzle, bien loin du cliché du film statique (pour ne pas dire franchement ennuyeux), cliché bien souvent conforté quand il y a du français dans la production !
Comme toujours dans les scénarios-puzzle, tout est confus au début : huit personnages plus quelques comparses se croisent (ou pas) et on ne sait encore rien de ce qui, fatalement, va les lier.
Le lien, ici, c’est ce qui apparaît au premier et au dernier plan du film, le fameux sac Vuitton. Il va passer de main en main ou, plus exactement dans les mains des huit personnages.
Le scénario, comme la mise en scène, est étourdissant et d’une habileté diabolique. Et le qualificatif de « puzzle » lui convient tout particulièrement.
Car chaque séquence est une pièce. Il n’y a pas de gras, aucun plan inutile, aucun personnage superfétatoire : la mère de Joong-man, le tueur « cannibale », lieutenant du caïd Du-man, le cousin de Tae-yong… ils font tous avancer l’histoire.
Bien sûr et très probablement comme Keineke Sone, l’auteur du roman original, Yong-hoon Kim use de la « chronologie bousculée », « truc » très efficace (quand c’est bien fait !) qui était la marque de fabrique de Tarentino dans Pulp Fiction.
Le résultat, bien plus qu’un film noir, c’est une comédie policière éblouissante.
Le titre, aussi, est important. D’ordinaire, les titres français sont souvent stupides. Lucky Strike, ça veut dire « coup de chance », mais c’est aussi, tout le monde le sait, une marque de cigarettes, cigarettes qui ont une très grosse importance dans le film.
Quant au titre original, il est, lui aussi, énigmatique ; « Les bêtes qui s’accrochent à la paille », titre original, mais aussi titre international, donc anglais.
Et, tout compte fait, le titre s’explique complètement… Mais je ne l’expliquerai pas ici, ce serait « divulgacher » !

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