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Ahgassi (Mademoiselle) de Park Chan-wook (2016)
Dans les années 30, les Japonais ont colonisé la Chine et la Corée.
En Corée, un petit escroc fait engager une fille pauvre Sookee, comme servante de Hideko, une jeune fille riche, maintenue sous la tutelle intransigeante de son oncle Kouzuki, un grand amateur de livres, mais surtout un tyran domestique.
Le petit escroc qui a fait engager Sookee, se fait passer pour le comte Fujiwara, un Japonais, qui voudrait épouser Hidiko.
Sookee est rapidement fascinée par sa jeune maîtresse.
Les scénarios à tiroirs sont toujours fascinants.
Mademoiselle est un scénario à triple tiroirs. Et ce qui fascine encore plus, c’est qu’on ne s’en doute pas.
A dire vrai, ce qui frappe de prime abord, c’est l’esthétique très soignée du film. Il y a même, ce qui est regrettable, un côté saphisme chichiteux pour voyeurs salaces (avec boules de geishas et mode d’emploi, etc…).
Et cette impression dure pendant toute la première partie qui, de ce fait, nous paraît un petit peu longuette.
Lorsque la deuxième partie commence, le spectateur met un petit moment à réaliser qu’il « s’est fait avoir ».
Mais le cinéma, comme la littérature et le théâtre, n’est jamais tant apprécié que lorsqu’il nous a roulé. De Manèges à Voici le temps des assassins, on adore ces garces qui escroquent leurs bonshommes, surtout lorsque les garces sont Simone Signoret et Danièle Delorme, même lorsque les bonshommes sont Bernard Blier (jeune) et Jean Gabin (sur le retour).
Ici, les femmes sont deux et le vrai salaud, c’est l’homme qui, grâce à l’excellent scénario, sera aussi la victime. Qui se sert de l’épée… !
Ah, si ! Il y a quand même un deuxième bonhomme, c’est Kouzuki, l’oncle-tuteur de Hideko, qui est presque pire que le pseudo-comte.
Ce n’est pas le moindre mérite de ce film d’avoir associé deux femmes amoureuses (l’une de l’autre) qui escroquent les deux hommes qui sont les vrais « putes » de l’histoire.
Un excellent scénario, un casting idéal et une beauté souvent stupéfiante… c’est pas un peu ça, un bon film ?
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