L’Enfer est à lui

 

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White Heat (L’Enfer est à lui) de Raoul Walsh (1949)

Un fourgon postal est attaqué. Quatre hommes sont tués et l’un des gangsters est ébouillanté par un jet de vapeur. Le gang est celui de Cody Jarrett, un psychopathe qui fait régner la terreur auprès de ses hommes et de sa femme Verna. Jarrett ne respecte rien, ni personne, il n’aime personne, n’a confiance en personne, à une exception près, sa mère, une vieille femme à poigne d’aspect conventionnel, mais en réalité, probablement plus déséquilibrée que son rejeton.

Le cadavre du gangster ébouillanté est retrouvé, ce qui rapproche la police de la piste Jarrett. Sentant l’étau se resserrer, Cody se fait passer pour coupable dans un braquage « mineur » sans meurtre.

Un policier ne croit pas aux « aveux » de Jarrett et décide de placer un flic, dont le rôle de « mouton » est la spécialité, Hank Fallon.

Fallon se lie en prison avec Jarrett et « s’évade » avec lui.

L’Enfer est à lui est l’un des films majeurs de Raoul Walsh, un chef d’œuvre du film noir et un chef d’œuvre tout court. Pour la première fois, la Warner s’éloignait de l’image du héros de polar désincarné pour nous montrer un assassin psychopathe, maladivement attachée à une mère castratrice et pathologiquement toxique.

A la mort de celle-ci, le fils taré lui choisira comme substitut un mouchard auquel il s’attachera d’une amitié trouble.

On peut subodorer ce que cette histoire pouvait avoir de dérangeant, de sulfureux. Mais on retient surtout ce qu’elle avait de nouveau : la psychanalyse au service d’un film noir au rythme vif contenant par ailleurs tous les ingrédients qui ont fait le succès du genre. James Cagney surtout, mais aussi Viginia Mayo, Edmund O’Brien et l’étonnante Margaret Wycherly (Madame Jarrett mère) viennent jeter leur immense talent dans l’aventure.

Comme tous les chefs d’œuvre, L’Enfer est à lui se lit à plusieurs niveaux et ce n’est pas le moindre mérite de ce film exceptionnel, fascinant et déroutant.