mercredi 7 octobre 2020

Agent trouble

 

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Agent trouble (1987) de Jean-Pierre Mocky


Victorien fait du stop sur une route d’Alsace. Un autocar passe sans s’arrêter. Un peu plus tard, Victorien voit le car arrêté sur la route, le chauffeur n’est plus dans le car et tous les passagers sont morts. Victorien dépouille les cadavres de leurs papiers, de leur argent et de leurs bijoux. Pendant ce temps, le chauffeur est en train de téléphoner à son patron Alex pour lui dire qu’il est tombé en panne.

De retour à Paris, Victorien raconte tout à sa tante Amanda Weber. Par Julie, maîtresse de Victorien, Alex retrouve la trace de Victorien qui, lui-même, repère Alex et décide de le faire chanter. Alex le tue.

Amanda, aidée par son amie Edna et par son ex-mari Stanislas, décide d’enquêter sur la mort de son neveu.

Visiblement, Mocky a voulu, pour une fois, être pris au sérieux, un peu comme ces cancres qui rendent, de temps en temps, un excellent devoir pour bien montrer que s’ils ne font rien d’habitude, c’est parce que l’école les ennuie.

Le cancre Mocky réalise donc une comédie policière sérieuse d’après Malcolm Boss et se paie le luxe de faire tourner dans le rôle principal LA star française, Catherine Deneuve qui n’était pas encore, il y a quinze ans, l’icône intouchable qu’elle est devenue.

Il y a bien encore quelques scories comme le personnage de Julie qui disparaît, on ne sait pas trop pourquoi ou celui de Karen, caricature des rôles habituels de Dominique Lavanant, mais on sent bien que le réalisateur des Saisons du plaisir s’est acheté une conduite, sans pouvoir s’empêcher, toutefois, de faire quelques pieds de nez, comme les aphorismes bébêtes d’Alex (« L’impuissance, c’est la panne des sens »).

On retrouve aussi certaines qualités de Mocky, comme celle de faire tourner de nouveau quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps, ici Héléna Manson dans le rôle d’une revêche conservatrice de musée.

Comme toujours, l’interprétation est de qualité : outre Catherine Deneuve, Héléna Manson et Dominique Lavanant déjà citées, Tom Novembre, Richard Bohringer, Pierre Arditi, Kristin Scott-Thomas, Sylvie Joly, Sophie Moyse et Jean-Pierre Mocky (qui s’offre ici le rôle du ministre de l’intérieur) s’ébattent joyeusement au milieu de cette histoire sagement filmée.

Ce qui pêche le plus, c’est, par manque d’habitude sans doute, un dosage pas très bien maîtrisé dans l’intrigue : l’exposition est trop longue et un peu confuse et, par voie de conséquence, la résolution un peu expéditive nous laisse sur notre faim.

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