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The Premature Burial (L’Enterré vivant) de Roger Corman (1962)
Guy Carrell est obsédé, depuis son enfance, par la certitude que son père, cataleptique, a été enterré vivant. Même son amour pour Emily Gault ne peut le délivrer de cette obsession. Mais la jeune femme s’obstine et Guy consent à l’épouser.
Il reste toutefois persuadé qu’il risque d’être enterré vivant, comme son père. Il se fait construire un mausolée pourvu de tous les systèmes de sécurité qui doivent lui éviter de connaître cette terrible épreuve et cette horrible mort qui l’obsède.
Roger Corman, producteur prolifique (175 films selon ses propres dires) réalisa une série de huit adaptations d’Edgar Poe, aujourd’hui cultes, ce qui n’était pas le cas à l’époque de leurs réalisations. Il faut bien reconnaître que ces adaptations ont passablement trahi les œuvres du plus célèbre du novelliste fantastique américain, jusque dans leur argument.
Mais peu importe ! La fidélité à l’œuvre littéraire dont est tirée un film n’est pas (toujours) garante de la qualité du film. La « collaboration » Corman-Poe a engendré une série de films d’ambiances et de qualités hétérogènes qui va du superbe Masque de la mort rouge et autre Tombe de Ligeia à la médiocre Chute de la maison Usher, en passant par l’amusant Corbeau ou l’insolite Empire de la terreur.
Cet Enterré vivant se situe à mi-chemin entre les chefs d’œuvres et les ratages de Corman pour ce qui est de la qualité.
On y retrouve le gothique, la brume, la terreur, mais aussi un scénario poussif et souvent approximatif et une interprétation pas toujours très convaincante, si l’on excepte Ray Milland qui réussit à nous communiquer sa claustrophobie.
Comme toujours chez Corman, le film tourne autour d’une scène-phare dont on peut légitimement se demander si elle n’en est pas le prétexte : ici, c’est le cauchemar de Guy Carrell qui s’imagine dans son mausolée, abandonné par tous les systèmes de sécurité qu’il avait si brillamment imaginé, scène qui n’est pas sans rappeler le cauchemar d’acrophobie du héros de Vertigo.
Au crédit du film, on notera un excellent montage est une très belle utilisation du scope qui n’égale pas, cependant, le superbe cinémascope du Masque de la mort rouge que Corman tournera deux ans plus tard.
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