**
Eynayim Sheli (Chained) de Yaron Shani (2019)
Rashi
vit en couple avec Avigail. Il est policier à Tel-Aviv. Consciencieux et
professionnel, il ne laisse rien passer.
Après avoir interpellé une
« bande de jeunes » dans un parc de la ville, il pratique sur eux une
fouille à corps sans témoin, ce que la loi interdit.
Alors qu’il est suspendu et qu’il
fait l’objet d’une enquête par la police des polices, ses rapports avec Avigail
qui vient de faire une fausse couche de plus se détériorent. Qui plus est, Yasmin,
la fille d’Avigail, ne le supporte plus.
*
Leyd’a (Beloved) de Yaron Shani (2019)
Avigail
vit en couple avec Rashi.
Depuis des années, le couple se bat
pour avoir un enfant, mais Avigail vient de faire une fausse couche de plus.
C’est à ce moment qu’elle commence à
ne plus supporter la tyrannie de Rashi que son éviction de la police rend
encore plus intransigeant.
A l’hôpital où elle travaille, elle
fait la connaissance de Yaela et Na’ama Efrati, les filles d’un résident. Avec
Yael et certaines de ses amies, elle découvre un groupe de femmes très
complices.
En 1963, André Cayatte tournait un
diptyque, Françoise ou la vie conjugale et Jean-Marc ou la vie conjugale. Il s’agissait, en fait, de l’histoire, au demeurant
pas franchement palpitante, d’un couple vue par madame, Françoise, et
par monsieur, Jean-Marc. C’était complètement raté, mais la démarche
était intéressante : montrer exactement la même histoire vue par ses deux
protagonistes, plutôt antagonistes en l’occurrence.
Chained et Beloved nous sont présentés comme tels,
mais c’est complètement faux.
En fait, mises à part la fausse couche
d’Avigail et la séparation du couple Rashi/Avigail, il n’y a rien en commun
dans les deux films.
Pour fasciner, il eut fallu autre chose
que les aboiements d’un tyran domestique et les atermoiements d’une
gourdiflotte.
Si Chained est très légèrement
plus long que Beloved, il est quand même plus intéressant et on ne s’y
ennuie pas contrairement à Beloved.
Chained gêne un peu, car on voudrait faire taire Rashi, mais Beloved
est insupportable, car on voudrait secouer Avigail.
Au tout début de Chained, on se
met du côté de Rashi, mais très rapidement, on ne supporte plus ce bulldozer
qui ne permet jamais à ses interlocuteurs de finir ne serait-ce qu’une phrase.
C’est pire dans Beloved (surtout quand on le voit dans la foulée de Chained)
et on en vient à se dire qu’on ne supporte plus ceux qui n’écoutent pas et qui
coupent la parole !
Le « pendant tyrannique
féminin » de Rashi, c’est Na’ama la sœur hystérique de Yael. Nous avons
droit à une bagarre « hystérisée » par le réalisateur entre les deux
sœurs qui a fait fuir deux ou trois personnes dans la salle où j’ai vu le film ;
j’ai moi-même pensé que je n’en supporterai pas une minute de plus. Cette
agressivité de Na’ama est surjouée par Leah Tonic (qui voulait peut-être
justifier son patronyme !) comme elle surjoue sa soudaine
gentillesse-complicité avec sa sœur un peu plus tard.
Quant aux scènes vaguement saphiques
des dames « babacools », elles sont interminables et particulièrement
faux culs (si je puis dire ! ...) : on ne voit ni scène de sexe, ni drogue,
mais c’est quand même à ça qu’on pense.
D’ailleurs, il règne sur tout ça une « pudibonderie
voyeuriste » avec certains plans (totalement inutiles) où l’on montre des
sexes (masculins) en les floutant, alors qu’il eût été beaucoup plus simple de
ne pas les montrer du tout ! Il en va de même pour les seins des
« babacools » qui sont également floutés (nous sommes tout de même en
2020 et on voit seins sur n’importe quelle plage !).
Côté casting, si Eran Naim (Rashi) s’en
tire plutôt bien, on a constamment envie de tarter Stav Almagor (Avigail).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire