*
The Crucible (La Chasse aux sorcières) de Nicholas Hytner (1996)
En 1692, dans la petite
ville de Salem (Massachusetts), les jeunes filles se rendent en grand secret
dans les bois pour participer à une sorte de sabbat. Elles sont surprises par
le pasteur Parris et s’enfuient.
Mais le
lendemain, la fille de Parris tombe dans une sorte de catalepsie, ainsi que la
fille des Puttnam dont c’est l’enfant unique après la mort en bas âge de leur
nombreuse progéniture, décès que ces puritains bourgeois ont toujours imputés
aux maléfices de « créatures possédées ».
Et l’accusation de
sorcellerie commence à circuler. La jeune Abigail, nièce de Parris, conjure son
oncle de dire la vérité sur le sabbat, mais « le révérend »,
conscient que cette révélation pourrait nuire à ses ambitions sociales et
politiques, n’en fait rien. Et Abigail ne tarde pas à réaliser que cette
histoire de « possédées » pourrait l’aider à se débarrasser
d’Elizabeth Proctor qui l’a chassée parce qu’elle tournait autour de John
Proctor, son mari. C’est aussi une occasion pour Abigail d’avoir John Proctor
pour elle.
Arthur Miller écrivit sa
pièce en 1953 après avoir été inquiété par la tristement célèbre « HUAC »
commission des activités anti-américaines.
Les procès de
cette commission, tel qu’on peut les voir dans les documents d’époque, évoquent
incontestablement les procès en sorcellerie : impossibilité pour les
accusés de se défendre, irrationalité de l’accusation et volonté de briser
l’individu pour le pousser à la dénonciation d’autres « sorcières »
et à l’aveu, même mensonger, en échange de la relaxe.
Contrairement
à ce que le titre français de cette version-ci laisse entendre, le parallèle
avec « la chasse aux sorcières » est passé ici aux oubliettes au profit
d’un film à costumes. L’interprétation est solide, mais ne suffit pas à dépasser
Les Sorcières de Salem, première adaptation
cinématographique de la pièce de Miller, production française bien plus fidèle
à l’original que cette adaptation-ci à laquelle, pourtant, Miller collabora.
Winona Ryder,
Daniel Day Lewis et les autres se donnent beaucoup de mal pour faire oublier
Mylène Demongeot, Yves Montand et Simone Signoret, en pure perte. Et Nicholas
Hytner, peut-être moins impliqué que son collègue français, ne peut rivaliser
avec Raymond Rouleau qui n’était pourtant pas le réalisateur du siècle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire