samedi 1 août 2020

La Chasse aux sorcières


La Chasse aux sorcières - Film (1996) - SensCritique *
The Crucible (La Chasse aux sorcières) de Nicholas Hytner (1996)

En 1692, dans la petite ville de Salem (Massachusetts), les jeunes filles se rendent en grand secret dans les bois pour participer à une sorte de sabbat. Elles sont surprises par le pasteur Parris et s’enfuient.
Mais le lendemain, la fille de Parris tombe dans une sorte de catalepsie, ainsi que la fille des Puttnam dont c’est l’enfant unique après la mort en bas âge de leur nombreuse progéniture, décès que ces puritains bourgeois ont toujours imputés aux maléfices de « créatures possédées ».
Et l’accusation de sorcellerie commence à circuler. La jeune Abigail, nièce de Parris, conjure son oncle de dire la vérité sur le sabbat, mais « le révérend », conscient que cette révélation pourrait nuire à ses ambitions sociales et politiques, n’en fait rien. Et Abigail ne tarde pas à réaliser que cette histoire de « possédées » pourrait l’aider à se débarrasser d’Elizabeth Proctor qui l’a chassée parce qu’elle tournait autour de John Proctor, son mari. C’est aussi une occasion pour Abigail d’avoir John Proctor pour elle.
Arthur Miller écrivit sa pièce en 1953 après avoir été inquiété par la tristement célèbre « HUAC » commission des activités anti-américaines.
Les procès de cette commission, tel qu’on peut les voir dans les documents d’époque, évoquent incontestablement les procès en sorcellerie : impossibilité pour les accusés de se défendre, irrationalité de l’accusation et volonté de briser l’individu pour le pousser à la dénonciation d’autres « sorcières » et à l’aveu, même mensonger, en échange de la relaxe.
Contrairement à ce que le titre français de cette version-ci laisse entendre, le parallèle avec « la chasse aux sorcières » est passé ici aux oubliettes au profit d’un film à costumes. L’interprétation est solide, mais ne suffit pas à dépasser Les Sorcières de Salem, première adaptation cinématographique de la pièce de Miller, production française bien plus fidèle à l’original que cette adaptation-ci à laquelle, pourtant, Miller collabora.
Winona Ryder, Daniel Day Lewis et les autres se donnent beaucoup de mal pour faire oublier Mylène Demongeot, Yves Montand et Simone Signoret, en pure perte. Et Nicholas Hytner, peut-être moins impliqué que son collègue français, ne peut rivaliser avec Raymond Rouleau qui n’était pourtant pas le réalisateur du siècle.

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