Total Recall (Total Recall : mémoires programmées) de Len Wiseman (2012)
A la suite d’un énième conflit mondial, il n’existe plus, sur notre planète, que deux territoires « vivables » : les îles anglaises ainsi qu’une partie des côtes européennes, territoire connu sous le nom de « l’Union Fédéral Britannique » et l’Australie, appelée « La Colonie », territoire laissé-pour-compte où habitent tout le prolétariat qui, tous les jours doit emprunter « La Chute », transport hybride entre le métro et la fusée qui traverse le globe de part en part en se retournant au moment de passer le noyau terrestre pour se rendre à l’Union qui possède toutes les richesses, donc toutes les usines.
Doug Quaid travaille dans une de ces usines qui appartient, comme toutes les autres, à Cohaagen, patron protéiforme et, de fait, dictateur mondial.
Doug s’ennuie dans cette morne existence et, depuis quelques temps, il se voit dans un rêve auprès d’une jeune femme avec qui il réussit tout juste à échapper à des « synthés » (flics entièrement synthétiques qui constituent l’invincible armée de Cohaagen). Dans ce rêve, Doug fait partie de « La Résistance » qui effectue des opérations de sabotage pour déstabiliser la puissance de Cohaagen.
Contre l’avis de sa femme Lori, Doug se rend chez Rekall, une société qui propose à ses clients l’implants de souvenirs virtuels : il espère ainsi faire passer ses cauchemars.
Mais c’est là qu’il s’aperçoit que c’est sa vie actuelle, celle qu’il croit vrai, qui est virtuelle.
Il est, dés lors, poursuivi par les synthés et par Lori qui n’a jamais été sa femme, mais juste un agent chargé de le surveiller.
En général, les adaptations de roman faites de nos jours sont plus fidèles à l’œuvre originale que les versions cinématographiques antérieures, en général datant des années 70 ou 80.
Ici, c’est un peu l’exception. L’adaptation de Wiseman suit beaucoup moins le Souvenirs à vendre de Philip K. Dick que le Total Recall de Paul Verhoeven.
Tout d’abord, et le plus important, plus rien ne se passe sur Mars qui, du reste, n’a plus rien à voir dans l’histoire.
Il faut dire que la nouvelle originelle de Dick était un salmigondis de nouilleries américonnes sur un homme qui, enfant, aurait eu la promesse d’extra-terrestres qu’ils n’envahiraient jamais la terre tant qu’il vivrait.
Fort heureusement, Verhoeven, puis ici Wiseman, se sont détachés de cette cul-cuterie bien pensante.
Pour ce qui est de savoir laquelle des deux versions est la meilleure, et contrairement à l’unanimité de la critique qui, quelques années après avoir craché sur la version Verhoeven lui trouve aujourd’hui toutes les qualités du monde au regard de cette nouvelle version, je n’ai pas d’avis tranché sur la question.
Certes, Colin Farrell, un peu fallot, fait regretter Schwarzy et Kate Beckinsale, Mrs Wiseman à la ville et excellente comédienne au demeurant, ne fait pas oublier la sulfureuse Sharon Stone dans l’une de ses premières apparitions.
Mais comme elle assure également le rôle de Richter (personnage purement et simplement supprimé de cette version), je préfère naturellement la belle Beckinsale au très médiocre Michael Ironside.
En résumé, le film reste un très bon divertissement où, changement d’époque oblige, on a privilégié les effets spéciaux aux effets scénaristiques, beaucoup plus efficaces chez Verhoeven.
L’ambiance pluvieuse et crasseuse de « La Colonie » rappelle furieusement le Los Angeles de Blade Runner, autre adaptation de Philip K. Dick.
Pour ce qui est de la fidélité au romancier et n’ayant jamais voué un culte immodéré à ce gogol paranoïaque (même son pseudo-chef d’œuvre, Le Maître du Haut-Château, m’a beaucoup ennuyé), je trouve très habile de la part de ceux qui ont conçu autant la première version que la seconde de s’en être démarqué.
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