Blindspotting (2018) de Carlos Lopez Estrada
Collin est en liberté conditionnelle : dans trois jours, il aura complètement purgé sa peine. Il voit toujours son meilleur ami Miles. Ils travaillent tous les deux comme déménageurs.
Un soir, après avoir déposé Miles chez lui, Collin est témoin d’une bavure policière.
Mais sa condition de libéré sur parole l’empêche de le révéler à quiconque.
Pendant 95 minutes, on se demande, non pas si, mais comment Collin va se faire poisser à cause de Miles.
Et le suspense est tout à fait redoutable, car on passe très souvent à un cheveu de la catastrophe. Le scénario joue admirablement de faux-semblants, mais désamorce très rapidement ce qu’il a allumé. Séquence assez symptomatique : celle du révolver jeté in-extremis dans une poubelle alors que Collin pense qu’il va être contrôlé par une patrouille et alors que sa « conditionnelle » lui interdit de porter une arme à feu.
Et bien que rien ne soit exagérément dramatisé, on a rarement ressenti à quel point la rue américaine est dangereuse. On est perpétuellement sur la brèche dans ce film nerveux qui rend nerveux.
Témoin d’une bavure, encombré d’un ami particulièrement débile et dangereux (Miles) dont on pressent dés le départ qu’il le mènera à sa perte (c’est déjà Miles dont il a « pris la place » pour aller en prison) et que lui, Collin, le sait, le héros semble effectivement aller dans le mur et, sinon, comment s’en sortira-t-il ?
Il y a donc bien longtemps que je n’avais vu un film américain si bien réalisé, aussi fin et assez fabuleusement manipulateur.
Et le casting est grandiose dominé par Daveed Digs (Collin) et, surtout, Rafael Casal, époustouflant dans le rôle du « gentil, mais taré » Miles.
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