lundi 15 août 2022

The Bling Ring

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The Bling Ring (2013) de Sofia Coppola

 Rebecca, Nicki, Chloe, Sam et Emily, accompagnées de leur copain Marc, sont fascinées par la mode et les people, ce qui tombe plutôt bien pour eux puisqu’ils habitent Los Angeles.

Et comme il est très facile d’avoir les adresses des « People » sur internet, ils s’introduisent chez les stars, visitent, prennent tout ce dont ils ont envie et disparaissent.

Ensuite, ils diffusent les photos de leurs exploits sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de « The Bling Ring ».

Par son nom et par sa notoriété, il n’a échappé à personne que Sofia Coppola est apparentée au Francis Ford du même tonneau.

Elle avait été remarquée par le ton extrêmement personnel de son premier film Virgin Suicides, il y a quatorze ans. Puis ce fut Lost in Translation il y a dix ans, Marie-Antoinette en 2005 et Somewhere en 2010.

Depuis ce qu’on considérait comme des bonnes idées ou comme un film d’inspiration a eu le temps de se repérer comme des tics d’auteur.

Qu’on soit fille de petit-bourgeois américains, femme de photographe de (et à la) mode, reine de France ou fille d’auteur à succès, on est marquée du sceau d’infamie qui vous rend la vie impossible, celle d’une pauvre gosse de riches.

Et elle remet ça dans The Bling Ring.

Evidemment, ces pintades ne sont pas des gosses d’assez riches puisqu’elles sont assez connes pour baver devant le clinquant gerbatoire de la maison d’une grognasse (mélange de truie et de pétasse) à la Paris Hilton.

Au bout de trois quarts d’heures, on n’en peut plus de voir ces pauvres tâches au QI de laitue reproduire les mêmes âneries ad libitum : on va chez la star, on rentre dans la maison, on vise tout de suite le dressing-room, on s’ébaubit devant tant de « beauté » (tout est très laid, mais très cher) et on fauche.

Et comme on est une pintade, on sort en gloussant.

On pourrait se demander d’où sortent ces tarées et comment elles ont été élevées : et puis Sofia Coppola nous fait faire la connaissance des parents et là, on comprend.

On voit le pire de la middle class légèrement friquée de la côte Ouest : je vous recommande tout particulièrement une cuisine toute blanche (d’ailleurs tout le monde est vêtu de blanc, même les chiens qui sont des bichons…) avec table de marbre blanc dont les pieds sont des colonnes doriques. Un régal !

Comme dans tous les gangs, il y a la meneuse et puis il y a la pauvre fille qui va tout prendre sur la gueule.

En l’occurrence, la pauvre fille est ici un garçon, du genre tapiole qui préfère la compagnie des filles (les garçons sont tellement brutaux !) et qui ferait mieux d’être franchement homosexuel. Or, il se trouve que le pauvre Marc est plutôt asexué, genre eunuque de harem. Heureusement, il est probable que la prison va arranger ça !

Tout cela au deuxième degré serait plutôt rigolo… si Sofia Coppola l’avait filmé au deuxième degré : mais il semble qu’elle leur trouve des excuses et on en vient à se demander si elle n’estime pas normal que cette classe moyenne un peu tarée soit en admiration devant ces gosses de riches, une catégorie que Sofia Coppola connaît bien.

Encore une fois, pris au second degré, le film est tout à fait vachard à l’endroit de ceux qui sont fascinés par le miroir aux alouettes, mais on peut se poser la question : est-ce vraiment ce que voulait la réalisatrice qui ne met à aucun moment, dans une mise en scène peu inspirée, aucune distance entre elle et ses  (contre-)héro(ïne)s ?

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