samedi 13 août 2022

Pas de printemps pour Marnie

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Marnie (Pas de printemps pour Marnie) d'Alfred Hitchcock (1964)


Une jeune femme s'enfuit après avoir vidé le coffre de son patron. Puis, elle reprend ce qui semble être son apparence naturelle pour rendre visite à sa mère qui garde la petite fille d'une voisine. La jeune femme, Marnie, est jalouse de la dévotion que sa mère porte à cette petite fille. Après cette visite, Marnie va voir son cheval.

Elle se rend à Philadelphie et est engagée dans la compagnie Rutland.

Marnie est une jeune femme étrange, froide, que seule la couleur rouge semble troubler. Fasciné par elle, Mark Rutland s'en rapproche, la fait parler, l'emmène aux courses. Elle se prétend veuve et orpheline et semble attirée par Mark.

« Tu veux jouer au docteur, Mark ? » demande Marnie à son époux de fraîche date. On sait qu'Hitchcock adore jouer au docteur : Spellbound, Vertigo, Psychose, Marnie ont pour sujet psychoses, névroses et phobies, sans parler des autres films où les troubles psychiques jouent un rôle déterminant. (La Corde, L'Inconnu du Nord Express, Fenêtre sur cour, Frenzy…)

En fait, Hitchcock se sert des déséquilibres comme de n'importe quelle péripétie et on peut constater, une fois de plus, que l'être humain est uniquement un objet utile à l'art du « maître ».

Cela dit, il lui arrive de réussir son coup et Marnie est une de ses réussites. Comme d'habitude, c'est un peu excessif et donc, difficile à croire. D'autre part, on se dit que si les névroses et les psychoses étaient si faciles à repérer et à guérir, il n'y aurait au monde ni névrosé, ni psychotique.

Techniquement, Marnie est un peu une curiosité : Hitchcock use de ses trucs habituels (Plans généraux en plongée qui se termine en gros plan, travelling avant-zoom arrière, etc…), des « constantes » que certains simples d'esprit s'entêtent (ou s'entêtaient) à considérer comme un style, mais qui tiennent plus de la manie roublarde.

Mais Hitchcock innove principalement dans l'usage des fondus qu'il semble découvrir ici et dont il a tendance à abuser, et pas toujours très à propos. Certaines autres innovations, comme les zooms avant-arrière, déjà pratiqués (hélas !) par d'autres réalisateurs, ne sont pas ce qu'il fait de mieux.

Marnie n'est pas un chef d'œuvre, contrairement à ce que l'on essaie de nous faire croire depuis près de quarante ans, mais on aime le voir et le revoir : ce n'est donc pas si mauvais que ça !

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