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Spellbound (La Maison du docteur Edwardes) d'Alfred Hitchcock (1945)
Constance Petersen est psychiatre-psychanalyste dans la clinique Green
Manors dont le patron, le docteur Mutchinson vient d'être mis à la retraite.
Tout le personnel attend le nouveau patron, le docteur Edwardes, psychiatre
fameux et auteur d'un livre de référence sur le complexe de culpabilité.
Lorsque Constance lui parle de son livre, le docteur Edwardes ne semble
pas très à son aise. Méfiante, Constance commence à enquêter sur le nouvel
arrivant et découvre assez rapidement qu'il n'est pas le docteur Edwardes. De
plus, il a des réactions étranges dans certaines circonstances et semble
souffrir d'une phobie face à tout ce qui ressemble à des rayures.
16 janvier 2001
Ça reste un film amusant où
on retrouve les qualités qui ont fait le succès d'Hitchcock et les nombreux
défauts qu'il n'est pas de bon ton de mentionner, mais qui sont bien réels.
Les comédiens
sont bons, l'action menée sans temps mort : la séquence du rêve est, à juste
titre, la séquence choc du film dont l'efficacité doit plus aux décors de
Salvador Dali qu'à la réalisation, au demeurant efficace, d'Hitchcock.
Malheureusement, une
nullissime musique de Miklos Rozsa, très peu inspiré pour une fois, envahit et
parasite tout le film et la "romance" Peck-Bergman est tellement
ridicule qu'on n'y croit à aucun moment. Pour le reste, c'est de la
psychanalyse de cinéma à la
Hitchcock, c'est distrayant, bien fait, mais pas très
sérieux.
27 mai 2020
Ouh la la ! Je me souviens de cette époque (sale
époque pour moi, mais ça, c’est une autre histoire !) où je détestais
Hitchcock ; ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rigoureusement rien !
Alors bon,
c’est vrai, Hitchcock, lorsqu’il touche à la psychanalyse, n’y va pas avec le
dos de la cuiller. D’autant qu’il ne met pas encore dans cette « évocation »
de la psychanalyse l’humour et la dérision qu’il y mettra quelques années plus
tard, comme dans cette séquence de Marnie dans
laquelle l’héroïne se moque ouvertement de son mari qui « joue au
psychanalyste » avec elle.
Ici, Ingrid
Bergman fait avec Gregory Peck ce que Sean Connery fera avec Tippi Hedren dans Marnie.
Il est vrai
qu’Hitchcock fait un peu son « kéké » avec la psychanalyse qu’il
utilise comme sujet principal pour la première fois dans La Maison du
docteur Edwardes : il met en scène une psy, un malade sur fond de
« maison de repos », terme politiquement correct pour qualifier un
hôpital psychiatrique.
Une autre
critique, mais moins grave : pour une fois, je dirais que le titre
français est moins bête que le titre original. « Spellbound »
ça se traduit en français par « envouté ». La Maison du docteur
Edwardes (The House of Dr Edwardes) est le titre du roman de Francis
Beeding dont le film est l’adaptation et, au bout du compte, cette
« maison » s’avère être le « McGuffin » de l’intrigue.
Reste, bien
sûr, la fabuleuse image noir et blanc de George Barnes et le « clou »
du film, la séquence du rêve dans les décors de Salvador Dali.
La
psychanalyse, ça reste, malgré les lourdeurs dont je parle plus haut, le fonds
de commerce de « Hitch » et avec son habileté diabolique, il nous
emmène QUAND MÊME là où il veut.
Et pour ce qui
est de la « nullissime musique de Miklos Rozsa, très peu inspiré pour
une fois » (moi qui suis un inconditionnel de Rozsa), je ne sais
vraiment pas ce que j’avais il y a 19 ans !
Mais je
devais, en plus de ma répugnance pour Hitchcock à l’époque, être d’assez
mauvaise humeur.
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