mercredi 6 mai 2020

Trois jours à Quiberon


3 jours à Quiberon - film 2018 - AlloCiné *
Drei Tage in Quiberon (Trois jours à Quiberon) d’Emily Atef (2018)
En avril 1981, l’actrice Romy Schneider est en cure dans un hôtel de Quiberon. Son amie d’enfance Hilde vient lui rendre visite.
Elle a également la visite de son vieil ami Robert Lebeck, photographe et du journaliste du Stern Michael Jürgs à qui elle a promis une interview.
Mais l’actrice est une femme meurtrie qui voudrait reprendre sa vie en main, ce qui lui permettra d’assumer son rôle de mère auprès de ses deux enfants.
Un peu plus d’un an après ce séjour à Quiberon où elle était en thalassothérapie (et non une cure de désintoxication comme le sous-entend le film), on retrouve Romy Schneider morte à son domicile le 29 mai 1982 : aujourd’hui encore, deux thèses s’affrontent, celle de l’accident et celle du suicide. Elle avait 43 ans.
Le film se situe donc en avril de l’année précédente, trois mois avant la mort accidentelle de son fils David, mort qui serait la cause du décès de l’actrice, ce qui accrédite la thèse du suicide (et ce qu’on peut aisément comprendre).
Certes l’image de la vie de Romy Schneider qui nous reste est celle d’une femme que la vie a malmené : fille d’une nazie notoire et convaincue (actrice déchue et mère maquerelle qui l’a mise entre les pattes libidineuses de son second mari), Romy laisse le souvenir d’une femme malheureuse en amour, plus proches de ses grands rôles dramatiques (La Passante du Sans-Souci ou L’Important, c’est d’aimer) que du rôle qui lui a collé à la peau toute sa vie et qu’elle détestait, celui de Sissi.
On peut comprendre qu’une succession de catastrophes ait pu l’amener à la consommation de produits « anesthésiants », médicaments et, bien sûr, alcool.
Était-ce une raison pour en faire un film qui s’assimile plus à un reportage fictionné de voyeur ? À partir de là, on comprend la réaction de Sarah Biasini, la fille de Romy Schneider qui n’avait que cinq ans lorsque sa mère a disparu et qui ne supporte pas cette image de « star déglinguée » qui nous est ici beaucoup servi avec une finesse… très teutonne, à l'image de ce que les Allemands voyaient en elle qui ne lui avaient sans doute pas pardonné d'avoir choisi la France.
Le film ne vaut que par l’interprétation de Birgit Minichmayer, Charly Hübner et Robert Gwisdek.
Mais ce qui frappe surtout, c’est celle de Marie Bäumer qui dépasse le « simple statut » de sosie de Romy Schneider pour véritablement « incarner » l’actrice.
Mise à part cette interprétation exceptionnelle, Romy Schneider ne méritait certainement pas ce pensum qui oscille sans arrêt entre le reportage choc de Paris-Match et le film de charognard.


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