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Drei Tage in Quiberon (Trois jours à Quiberon) d’Emily Atef
(2018)
En
avril 1981, l’actrice Romy Schneider est en cure dans un hôtel de Quiberon. Son
amie d’enfance Hilde vient lui rendre visite.
Elle a également la visite de son
vieil ami Robert Lebeck, photographe et du journaliste du Stern Michael Jürgs à qui elle a promis une
interview.
Mais l’actrice est une femme meurtrie qui voudrait reprendre
sa vie en main, ce qui lui permettra d’assumer son rôle de mère auprès de ses
deux enfants.
Un
peu plus d’un an après ce séjour à Quiberon où elle était en thalassothérapie
(et non une cure de désintoxication comme le sous-entend le film), on retrouve
Romy Schneider morte à son domicile le 29 mai 1982 : aujourd’hui encore,
deux thèses s’affrontent, celle de l’accident et celle du suicide. Elle avait
43 ans.
Le film se situe donc en avril de
l’année précédente, trois mois avant la mort accidentelle de son fils David,
mort qui serait la cause du décès de l’actrice, ce qui accrédite la thèse du
suicide (et ce qu’on peut aisément comprendre).
Certes l’image de la vie de Romy
Schneider qui nous reste est celle d’une femme que la vie a malmené :
fille d’une nazie notoire et convaincue (actrice déchue et mère maquerelle qui
l’a mise entre les pattes libidineuses de son second mari), Romy laisse le
souvenir d’une femme malheureuse en amour, plus proches de ses grands rôles
dramatiques (La Passante du Sans-Souci ou L’Important, c’est d’aimer)
que du rôle qui lui a collé à la peau toute sa vie et qu’elle détestait, celui
de Sissi.
On peut comprendre qu’une succession de
catastrophes ait pu l’amener à la consommation de produits
« anesthésiants », médicaments et, bien sûr, alcool.
Était-ce une raison pour en faire un
film qui s’assimile plus à un reportage fictionné de voyeur ? À partir de
là, on comprend la réaction de Sarah Biasini, la fille de Romy Schneider qui
n’avait que cinq ans lorsque sa mère a disparu et qui ne supporte pas cette
image de « star déglinguée » qui nous est ici beaucoup servi avec une
finesse… très teutonne, à l'image de ce que les Allemands voyaient en elle qui ne lui avaient sans doute pas pardonné d'avoir choisi la France.
Le film ne vaut que par
l’interprétation de Birgit Minichmayer, Charly Hübner et Robert Gwisdek.
Mais ce qui frappe surtout, c’est celle
de Marie Bäumer qui dépasse le « simple statut » de sosie de Romy
Schneider pour véritablement « incarner » l’actrice.
Mise à part cette interprétation
exceptionnelle, Romy Schneider ne méritait certainement pas ce pensum qui
oscille sans arrêt entre le reportage choc de Paris-Match et le film de
charognard.
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