mardi 5 mai 2020

Sanjuro


186 meilleures images du tableau Toshiro MIFUNE, EDO & Samurais ... **
Tsubaki Sanjûrô (Sanjuro) d’Akira Kurosawa (1962)

Neuf Samouraïs de l’entourage du gouverneur essaie de faire passer des lois contre la corruption.
Mais le gouverneur, sa femme et sa fille sont enlevés par un groupe de seigneurs corrompus qui veulent prendre le pouvoir. Aidés par le ronin Sanjuro, les jeunes samouraïs parviennent à libérer la femme et la fille du gouverneur.
Les corrompus vont multiplier les pièges pour déjouer les tentatives de libération du gouverneur par les jeunes et naïfs samouraïs, mais Sanjuro repère les pièges et permet à ses jeunes compagnons de les éviter.

Le ronin finit par feindre de sympathiser avec l’homme de main des corrompus pour pouvoir les saborder de l’intérieur.
Un an après Le Garde du corps dont le héros était déjà Sanjuro le ronin.
Un ronin, c’est un samouraï sans maître et il était bien normal qu’on pense au fameux « Poor Lonesome Cowboy » et qui dit cowboy dit…western.
Et chez Kurosawa, les films de samouraïs ressemble, effectivement, à des westerns. C’est bien pour ça que ce Garde du corps fut repris par Sergio Leone pour devenir Pour une poignée de dollars, comme Les Sept samouraïs qui deviendront Les Sept mercenaires.
C’est aussi pour cela que Kurosawa a souvent réalisé ses films en scope ; ce n’était pas le cas du Garde du corps, mais c’est celui de Sanjuro qui, bien que très beau d’un point de vue formel, est bien inférieur à « la première aventure » du ronin.
Comme dans les westerns, les « méchants » dans Sanjuro sont de vieux potentats, mais ils ont un homme de main jeune, fort et malin, ce qui le rend d’autant plus dangereux : Sanjuro s’en fera un « allié » pour pénétrer le clan ennemi tel un cheval de Troie, ce qu’il faisait déjà dans le film précédent.
Kurosawa maîtrise le scope comme personne même si, souvent, il le « tempère » grâce aux fameuses « cloisons mobiles » japonaises qui lui permettent d’utiliser, au besoin, un format standard, même dans un film en scope : on se souvient de Max Ophuls à qui on avait imposé le scope de Lola Montès et qui, lui aussi, se servit des éléments de décors pour recadrer certaines séquences au format standard.
Ici, Sanjuro « s’autobaptise » parce qu’il voit des camélias (« sanjuro » en japonais) et bien qu’il ait été appelé « Sanjuro » dans le film précédent. Et ce sont les camélias qui serviront de signal.
Le personnage du gouverneur Mutsuta, celui dont le sauvetage même est le sujet du film, est très intéressant : c’est un vieux monsieur très sage qui sait, comme il le dit, qu’il « ne saurai[t] quoi faire d’un homme comme [Sanjuro] à [son] service ». C’est le même Mutsuta qui se moque de son propre visage qu’il qualifie de « chevalin ».
Alors malgré un scénario un peu cousu de fil blanc et des choix de réalisation étranges (comme cette musique de cha-cha très années 60 lorsque les samouraïs se réjouissent de leur victoire), la mise en scène de Kurosawa est à la fois sèche, austère et brillante, même si nous ne sommes pas ici dans son meilleur film.

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