samedi 2 mai 2020

Zero Dark Thirty



Zero Dark Thirty - film 2012 - AlloCiné
Zero Dark Thirty (2012) de Kathryn Bigelow
 Maya est agent de la C.I.A. Elle a été envoyée en Afghanistan et elle assiste à l’interrogatoire « musclé » d’un « terroriste ».
Ce qu’on veut faire dire à tous ces prisonniers, c’est le nom de personnes qui protègent la fuite et la planque d’Oussama Ben Laden.
Après un attentat dans lequel une collègue et amie de Maya trouve la mort, Maya va faire de la traque du chef d’Al Qaida un combat personnel.
Je ne vais certainement pas m’attarder sur ce petit film de propagande qui, quoi qu’on ait pu en dire, justifie la torture et regrette l’époque de George W. Bush : un des personnages se plaint auprès d’un sénateur de ne plus obtenir de résultats dans sa « chasse aux terroristes » depuis que l’administration Obama, contrairement à l’administration Bush, n’autorise plus la torture. Salauds de ploutocrates, comme on disait sous Vichy !!! On nous présente en « happy end », la mort de Ben Laden.
Certes, il n’était pas envisageable de l’attraper vivant : tous les citoyens américains de par le monde risquaient d’être enlevés contre sa libération. Mais même lorsqu’elle est dictée par la plus basique des « realpolitik », se glorifier de la mort d’un homme fusse-t-il le dernier des salauds, c’est dégueulasse !
C’est à peu près tout ce qu’on peut dire de ce tas de pelloche de propagande qui nous ramène aux pires effluves nauséabondes du cinéma allemand entre 1935 et 1945.
« Le travelling est une affaire de morale » disait Godard et un film de propagande se fait aussi (et se fait surtout) avec des travellings et bien d’autres choses. Lorsque j’entends un critique cinématographique, donc quelqu’un qui est censé décoder (et dénoncer) les ficelles propagandistes qui en est à se demander si, au fond, le recours à la torture ne se justifie réellement jamais après avoir vu ce monument américon ou un autre critique nous expliquer doctement que Kathryn Bigelow filme « objectivement » (c’est quoi, filmer objectivement !?) pour nous laisser ensuite libre de penser ce que nous voulons, j’en arrive à me demander si devant Naissance d’une nation ou Le Juif Süss (le film de Veit Harlan), les mêmes critiques ne se seraient pas demandés si, au fond, les nègres ne ressemblaient pas vraiment à des singes ou si les Juifs n’étaient pas vraiment des rapaces lubriques !

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