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Zero Dark Thirty (2012) de Kathryn Bigelow
Maya est agent de la C.I.A. Elle
a été envoyée en Afghanistan et elle assiste à l’interrogatoire
« musclé » d’un « terroriste ».
Ce qu’on veut faire dire à tous ces prisonniers,
c’est le nom de personnes qui protègent la fuite et la planque d’Oussama Ben
Laden.
Après un attentat dans lequel une collègue et amie de Maya trouve la
mort, Maya va faire de la traque du chef d’Al Qaida un combat personnel.
Je ne vais certainement pas
m’attarder sur ce petit film de propagande qui, quoi qu’on ait pu en dire,
justifie la torture et regrette l’époque de George W. Bush : un des
personnages se plaint auprès d’un sénateur de ne plus obtenir de résultats dans
sa « chasse aux terroristes » depuis que l’administration Obama,
contrairement à l’administration Bush, n’autorise plus la torture. Salauds de
ploutocrates, comme on disait sous Vichy !!! On nous présente en
« happy end », la mort de Ben Laden.
Certes, il
n’était pas envisageable de l’attraper vivant : tous les citoyens
américains de par le monde risquaient d’être enlevés contre sa libération. Mais
même lorsqu’elle est dictée par la plus basique des « realpolitik »,
se glorifier de la mort d’un homme fusse-t-il le dernier des salauds, c’est
dégueulasse !
C’est à peu
près tout ce qu’on peut dire de ce tas de pelloche de propagande qui nous ramène
aux pires effluves nauséabondes du cinéma allemand entre 1935 et 1945.
« Le travelling est une affaire de
morale »
disait Godard et un film de propagande se fait aussi (et se fait surtout) avec
des travellings et bien d’autres choses. Lorsque j’entends un critique
cinématographique, donc quelqu’un qui est censé décoder (et dénoncer) les
ficelles propagandistes qui en est à se demander si, au fond, le recours à la
torture ne se justifie réellement jamais après avoir vu ce monument américon ou
un autre critique nous expliquer doctement que Kathryn Bigelow filme
« objectivement » (c’est quoi, filmer objectivement !?) pour
nous laisser ensuite libre de penser ce que nous voulons, j’en arrive à me
demander si devant Naissance d’une nation
ou Le Juif Süss (le film de Veit
Harlan), les mêmes critiques ne se seraient pas demandés si, au fond, les
nègres ne ressemblaient pas vraiment à des singes ou si les Juifs n’étaient pas
vraiment des rapaces lubriques !
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