A Land Imagined (Les
Étendues imaginaires) de Hua Yeo Siew (2018)
A Singapour, beaucoup de choses sont importées :
le sable qui sert à une sorte « d’extension territoriale » de l’île
est importé de Malaisie et du Vietnam et les ouvriers qui s’occupent de cette
extension sont chinois ou sri-lankais.
Wang,
un chauffeur chinois des camions du chantier, a disparu. Il était très ami avec
Ajit un ouvrier sri-lankais.
L’inspecteur
Lok enquête sur la disparition de Wang. Il suit sa trace depuis le chantier où
il travaille jusqu’au foyer où il habite en passant par un cybercafé où,
insomniaque, il allait passer une bonne partie de ses nuits.
Au
niveau esthétique, c’est une réussite !
Mais comment se fait-il qu’avec des
images pareilles, il n’y ait eu personne pour écrire un scénario qui ait le
même niveau de qualité ?
Certaines choses sont réussies au
niveau de la narration, comme toute la séquence dont on ne sait si c’est un
flash-back ou le délire de l’inspecteur Lok, cette longue partie du film où
nous suivons le cheminement de Wang.
Au cœur de ce cheminement, il y a deux
lieux emblématiques de l’histoire : le foyer où loge le chauffeur chinois
et, surtout, le cybercafé où cet insomniaque va passer ses nuits.
Et puis la réalisation met bien
l’accent sur l’opposition nuit-jour : dans le film, les nuits sont
brillantes, colorées, voire chatoyantes alors que les jours sont gris.
Autre point intéressant : l’accent
mis, avec une certaine discrétion, sur le racisme au sein du « BTP » singapourien
avec ceux qu’on considère comme des sous-hommes, comme Ajit, l’ami de Wang dont
on ne connaît pas exactement l’origine, mais qui est, vraisemblablement, Indonésien,
Indien ou Sri-Lankais.
Tout cela devrait nous donner un film captivant,
mais qui se délite, se perd et dont le rythme très lent ne peut plus provoquer
que l’inintérêt.
On peut se demander si le fait que ce
soit une co-production franco-néerlando-singapourienne n’est pas un peu
responsable : on sait bien que lorsque la France se mêle d’une production
de ce type et de ces lointains pays, elle ne peut s’empêcher de nous offrir un
« ennui distingué ». Chassez le naturel… !
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