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Young Man With A Horn – Young Man of Music (La Femme aux chimères)
de Michael Curtiz
(1950)
Gamin, Rick Martin découvre
la musique, tout d’abord à travers le piano. Mais il fait la connaissance du
trompettiste Art Hazzard qui en fait son élève.
Devenu
adulte, Rick est un trompettiste de talent. Il est engagé dans l’orchestre de
Jack Chandler où il fait la connaissance de la chanteuse Jo Jordan et de Willy
Willoughby, dit Smoke. Jo tombe amoureuse de lui.
Mais son style de musique
déplaît à Chandler qui, jaloux, le renvoie. Après avoir erré un bout de temps
avec Smoke, Rick retrouve Jo à New York. Elle le fait engager dans un autre
orchestre où il ne tarde pas à devenir soliste. Et c’est également Jo qui lui
présente Amy North qu’il épouse.
Le premier tiers du film est
très séduisant. Cet enfant attiré par la musique dés son plus jeune âge grâce à
un trompettiste hors pair (mais naturellement méconnu), les boîtes de jazz nous
laissent penser qu’on va assister à la biographie d’un musicien exceptionnel.
Mais une
sorte de gêne ne tarde pas à s’installer : le jazz n’est visiblement pas
la tasse de thé de Max Steiner, le « préposé » à la musique. Et les
mines extasiées de Kirk Douglas ne nous font pas oublier que la musique que
nous entendons n’est qu’une vague soupe vaguement « jazzy ». Douglas
joue l’enthousiasme pour le jazz comme on l’a vu dans des œuvres autrement plus
prestigieuses s’emballer pour la boxe, pour le cinéma, pour la peinture etc…
Du coup, la
musique passe au second plan et on se retrouve dans le pire mélodrame
bourgeois : la gentille blonde (Doris Day) est évincée au profit de la
méchante brune (Lauren Bacall) dans le cœur du trompettiste génial. Et c’est là
que le bât blesse : on ne sent Rick Martin amoureux ni de Jo, ni d’Amy.
Car Rick Martin est bien trop passionné par lui-même et son génie de la musique
pour s’occuper d’une goualeuse nunuche ou d’une dilettante lesbienne.
Le scénario
qui part à hue et à dia, accumule les maladresses et les invraisemblances. Amy
a commencé des études de médecine, les abandonne et les reprend plusieurs
fois : les patients potentiels que nous sommes se rassurent en se disant
qu’elle n’obtiendra jamais son diplôme.
Quant à Jo
qui avait disparu après le mariage de Rick et Amy, elle se retrouve
miraculeusement avec Rick en train d’enregistrer la fameuse chanson With a
Song in my Heart.
La descente
aux enfers de Rick est calibrée pour durer tant de minutes, comme sont calibrer
tous les « épisodes » de cette histoire mal fichue et mal traitée,
« épisodes » qui ne « raccordent » même pas entre eux.
Reste la
réalisation virtuose de Curtiz qui (à l’impossible nul n’est tenu !) ne
peut se faire entendre entre une interprétation bouffie et ridicule et un
scénario ni fait, ni à faire.
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