lundi 4 mai 2020

La Femme aux chimères


La Femme aux chimères - film 1950 - AlloCiné *
Young Man With A Horn – Young Man of Music (La Femme aux chimères)
de Michael Curtiz (1950)
Gamin, Rick Martin découvre la musique, tout d’abord à travers le piano. Mais il fait la connaissance du trompettiste Art Hazzard qui en fait son élève.
Devenu adulte, Rick est un trompettiste de talent. Il est engagé dans l’orchestre de Jack Chandler où il fait la connaissance de la chanteuse Jo Jordan et de Willy Willoughby, dit Smoke. Jo tombe amoureuse de lui.
Mais son style de musique déplaît à Chandler qui, jaloux, le renvoie. Après avoir erré un bout de temps avec Smoke, Rick retrouve Jo à New York. Elle le fait engager dans un autre orchestre où il ne tarde pas à devenir soliste. Et c’est également Jo qui lui présente Amy North qu’il épouse.
Le premier tiers du film est très séduisant. Cet enfant attiré par la musique dés son plus jeune âge grâce à un trompettiste hors pair (mais naturellement méconnu), les boîtes de jazz nous laissent penser qu’on va assister à la biographie d’un musicien exceptionnel.
Mais une sorte de gêne ne tarde pas à s’installer : le jazz n’est visiblement pas la tasse de thé de Max Steiner, le « préposé » à la musique. Et les mines extasiées de Kirk Douglas ne nous font pas oublier que la musique que nous entendons n’est qu’une vague soupe vaguement « jazzy ». Douglas joue l’enthousiasme pour le jazz comme on l’a vu dans des œuvres autrement plus prestigieuses s’emballer pour la boxe, pour le cinéma, pour la peinture etc…
Du coup, la musique passe au second plan et on se retrouve dans le pire mélodrame bourgeois : la gentille blonde (Doris Day) est évincée au profit de la méchante brune (Lauren Bacall) dans le cœur du trompettiste génial. Et c’est là que le bât blesse : on ne sent Rick Martin amoureux ni de Jo, ni d’Amy. Car Rick Martin est bien trop passionné par lui-même et son génie de la musique pour s’occuper d’une goualeuse nunuche ou d’une dilettante lesbienne.
Le scénario qui part à hue et à dia, accumule les maladresses et les invraisemblances. Amy a commencé des études de médecine, les abandonne et les reprend plusieurs fois : les patients potentiels que nous sommes se rassurent en se disant qu’elle n’obtiendra jamais son diplôme.
Quant à Jo qui avait disparu après le mariage de Rick et Amy, elle se retrouve miraculeusement avec Rick en train d’enregistrer la fameuse chanson With a Song in my Heart.
La descente aux enfers de Rick est calibrée pour durer tant de minutes, comme sont calibrer tous les « épisodes » de cette histoire mal fichue et mal traitée, « épisodes » qui ne « raccordent » même pas entre eux.
Reste la réalisation virtuose de Curtiz qui (à l’impossible nul n’est tenu !) ne peut se faire entendre entre une interprétation bouffie et ridicule et un scénario ni fait, ni à faire.

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