jeudi 7 mai 2020

Une promesse


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A Promise (Une promesse) de Patrice Leconte (2013)
 Friedrich Zeitz, tout juste diplômé, est engagé dans l’usine de Karl Hoffmeister. Très rapidement, le vieil homme fait de lui son secrétaire particulier.
Mais Hoffmeister est cardiaque et lorsque son médecin lui ordonne le repos le plus complet, il confie son usine au jeune homme et, pour leur faciliter les choses à tous les deux, il prie Friedrich de venir vivre sous son toit où il fait la connaissance de la femme du patron Lotte Hoffmeister et de leur jeune fils Otto.
Très rapidement, Lotte et Friedrich deviennent des amis inséparables et s’aperçoivent qu’ils sont très attirés l’un par l’autre.
Une fois de plus, une adaptation à l’écran d’un roman de Zweig nous déçoit. Il s’agit de celle de Die Reise in die Vergangenheit (Le Voyage dans le passé) qui parut en 1976 et ne fut traduit en français qu’en 2008.
Tout cela est très convenu, épouvantablement académique et d’un esthétisme, au bout du compte, terriblement ennuyeux. Comme on dit dans ces cas-là : « Il ne manque pas un bouton de guêtres ! ». Le problème, c’est qu’il manque à peu près tout le reste.
Zweig est l’un des auteurs qui rend le mieux ce qu’on peut appeler « le feu sous la glace ». Chez lui, tout semble figé, corseté, jusqu’à l’explosion, jusqu’à la folie. Jusqu’à la mort, parfois !
Et le cinéma n’a jamais su rendre tout cela si l’on excepte bien sûr l’un des plus beaux films du monde, Lettre d’une inconnue. Mais Lettre d’une inconnue, c’est Ophuls qui a également adapté avec bonheur Arthur Schnitzler qu’on a souvent rapproché de Zweig.
Autres belles adaptations, celle d’Edouard Molinaro pour La Ruelle au clair de lune et celle d’Etienne Périer pour La Confusion des sentiments.
Ici, Leconte ne parvient curieusement à rivaliser ni avec Molinaro, ni avec Perrier, ni, encore bien moins, avec Ophuls.
Je parlais de « feu sous la glace » : ici, on ne voit tout d’abord que la glace. Pour faire le feu, Leconte fait appel non pas à la passion, mais au roman-photo et au mélo. Et même comme mélo, il ne parvient pas à émouvoir.
Il semble même qu’il ait changé la fin du roman (que je n’ai pas lu) pour un happy end aussi ennuyeux et dénué d’intérêt que l’interprétation soporifique de Richard Madden.
Rebecca Hall se tire honorablement (sans plus) du rôle de Lotte.
Seul le grand Alan Rickman est authentiquement émouvant et « zweiguien ». Mais c’est vraiment le seul !

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