lundi 4 mai 2020

Mam’zelle Bonaparte


Mam'zelle Bonaparte - Film (1942) - SensCritique *
Mam’zelle Bonaparte (1941) de Maurice Tourneur

Cora Perl est une cocotte du Second Empire et la maîtresse attitrée du prince Jérôme Bonaparte, cousin de Napoléon III, ce qui lui vaut le sobriquet vachard de « Mam’zelle Bonaparte ».
Elle est lasse de la vie dissolue qu’elle mène et veut fuir Paris. C’est près de Périgueux qu’elle rencontre Philippe de Vaudray et en tombe éperdument amoureuse.
Philipe est lui-même très épris de celle qu’il appelle « Madame Jérôme » sans savoir qui elle est vraiment, ni connaître la nature de ses « activités ».
Cora, elle, ignore que Philippe fait partie du complot loyaliste qui vise à enlever Napoléon III et Eugénie.
Le tout premier carton du générique nous replace le film dans son époque « Les Sociétés de distribution gérées et placées sous séquestre présentent : », époque qui ne fut guère florissante que pour la production cinématographique et les trafiquants « Beurre-Œufs-Fromages ».
A part cela, le film commence plutôt bien : le charme, à la fois très piquant et un peu guindé, d’Edwige Feuillère fait merveille. Et puis, il y a les seconds rôles au milieu desquels émergent Aimé Clariond et la grande Marguerite Pierry. Enfin, le dialogue d’Henri-André Legrand est assez convenable.
Bien sûr, le sujet peut être pris (au second degré) pour une glorification des vraies valeurs incarnées par les loyalistes qui devaient être très bien considérés par les artisans de la « Révolution Nationale », face aux corrompus de tous poils du Second Empire dont la tête n’était rien moins que le neveu de « l’usurpateur », héritier de « l’autre révolution », ce Napoléon III qui, par ses échecs, préparait la couche de la 3ème république abhorrée. D’ailleurs, lors d’un bal masqué, l’espionne impériale se cache sous un déguisement de sans-culotte.
Mais ces vagues arrière-pensées politiques, certainement peu perceptibles aux spectateurs de l’époque, ne suffiraient pas à gâcher notre plaisir.
Non, comme souvent, c’est la romance qui vient tout mettre à plat. Si le couple Feuillère-Rouleau est, de prime abord, romantique à souhait, on ne tarde pas à se lasser du jeu sucré de Raymond Rouleau et la scène, franchement godiche de ce sang bleu jouant la sonate au Clair de Lune de Beethoven en louchant sur la cocotte avec des yeux de merlan frit nous amuse un moment avant de nous donner la nausée. A cet égard, la dernière demi-heure du film est franchement insoutenable.

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