mardi 5 mai 2020

Un homme très recherché


Un Homme très recherché - film 2014 - AlloCiné *
A Most Wanted Man (Un homme très recherché) d’Anton Corbijn (2014)
 Depuis qu’on a su que les auteurs des attentats du 11 septembre avaient été entraînés à Hambourg, les Allemands ont un sérieux complexe de culpabilité vis-à-vis des Américains.
Gunther Bachman est censé surveiller ces « réseaux dormants » et il s’intéresse de très près à l’arrivée en Allemagne d’Issa Karpov, un Russo-Tchétchène qu’il soupçonne de vouloir rejoindre une cellule.
Parallèlement, il surveille Abdullah, un milliardaire qui, officiellement fait beaucoup d’opérations caritatives par le truchement de sociétés dont certaines seraient, en fait, des officines djihadistes.
 La plus belle adaptation cinématographique qu’on ait jamais réalisé dans le « style » Le Carré, c’est La Lettre du Kremlin de John Huston d’après un roman de... Noel Behm ! C’était très exactement ce qu’on attendait d’un John Le Carré au cinéma !
Il était de bon ton dans les années 60, 70 et suivantes d’opposer les filouteries farfelues et gadgétisées à la James Bond aux vraies histoires de vrais espions écrites par une vraie plume avec quelques vrais morts. La seule chose commune que ces films « sérieux » et les James Bond avaient entre eux, c’était que les espions en question se pourchassaient et s’entretuaient pour entrer en possession d’un McGuffin quelconque. Dans le James Bond, ça n’avait pas d’importance. Chez John Le Carré, on n’y comprenait rien, mais c’était bien quand même.
Certes, les films « sérieux », où on peut ranger définitivement celui qui nous occupe aujourd’hui, ont un rythme très différent des James Bond.
Mais un rythme différent, ce n’est pas un manque de rythme.
Or, ici, tout est apathique. Le style est on ne peut plus académique et on retrouve bien l’inaptitude totale d’Anton Corbijn à mettre en scène le moindre suspense.
C’est moins inintéressant que The American du même Corbijn, peut-être parce que Philip Seymour Hoffman (dont ce sera le dernier rôle puisqu’il est décédé au début de cette année), Rachel McAddams, Grigory Dobrygin et Willem Dafoe défendent mieux leurs personnages que le pâlichon George « Nespresso » Clooney.
Dans les seconds rôles, on a l’immense plaisir (dans ce film qui n’en donne pas beaucoup) de revoir la somptueuse Nina Hoss qui fut une merveilleuse Barbara, il y a deux ans.
Pour le reste, tout cela est bien terne.
 

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