A Most Wanted Man (Un homme très recherché) d’Anton Corbijn (2014)
Depuis qu’on a su que les
auteurs des attentats du 11 septembre avaient été entraînés à Hambourg, les
Allemands ont un sérieux complexe de culpabilité vis-à-vis des Américains.
Gunther Bachman est censé surveiller ces
« réseaux dormants » et il s’intéresse de très près à l’arrivée en
Allemagne d’Issa Karpov, un Russo-Tchétchène qu’il soupçonne de vouloir
rejoindre une cellule.
Parallèlement, il surveille Abdullah, un milliardaire qui,
officiellement fait beaucoup d’opérations caritatives par le truchement de
sociétés dont certaines seraient, en fait, des officines djihadistes.
La plus belle adaptation cinématographique
qu’on ait jamais réalisé dans le « style » Le Carré, c’est La Lettre du Kremlin de John Huston d’après un roman de... Noel
Behm ! C’était très exactement ce qu’on attendait d’un John Le Carré au
cinéma !
Il était de
bon ton dans les années 60, 70 et suivantes d’opposer les filouteries farfelues
et gadgétisées à la James Bond aux vraies histoires de vrais espions écrites
par une vraie plume avec quelques vrais morts. La seule chose commune que ces
films « sérieux » et les James Bond avaient entre eux, c’était que
les espions en question se pourchassaient et s’entretuaient pour entrer en
possession d’un McGuffin quelconque. Dans le James Bond, ça n’avait pas
d’importance. Chez John Le Carré, on n’y comprenait rien, mais c’était bien
quand même.
Certes, les
films « sérieux », où on peut ranger définitivement celui qui nous
occupe aujourd’hui, ont un rythme très différent des James Bond.
Mais un
rythme différent, ce n’est pas un manque de rythme.
Or, ici, tout
est apathique. Le style est on ne peut plus académique et on retrouve bien
l’inaptitude totale d’Anton Corbijn à mettre en scène le moindre suspense.
C’est moins
inintéressant que The American du même Corbijn, peut-être
parce que Philip Seymour Hoffman (dont ce sera le dernier rôle puisqu’il est
décédé au début de cette année), Rachel McAddams, Grigory Dobrygin et Willem
Dafoe défendent mieux leurs personnages que le pâlichon George
« Nespresso » Clooney.
Dans les
seconds rôles, on a l’immense plaisir (dans ce film qui n’en donne pas
beaucoup) de revoir la somptueuse Nina Hoss qui fut une merveilleuse Barbara, il y a deux ans.
Pour le
reste, tout cela est bien terne.
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