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Yao a yao dao wai pe diad
(Shanghai triad) de Zhang Yimou (1995)
Shuisheng,
un jeune paysan de 14 ans, arrive à Shanghai où il vient rejoindre son oncle
Liu Shu qui lui a trouvé du travail. Liu Shu fait partie du clan des Tang que
dirige « Le Patron ». Le travail de Shuisheng est de servir Xia
Jinbao, chanteuse sous le nom de Bijou dans un cabaret et maîtresse attitrée du
« Patron ». La jeune femme est méprisante vis à vis de Shuisheng, ce
péquenot.
Le jeune
garçon ne dit jamais rien et ne bronche jamais aux humiliations qui lui fait
subir sa patronne, mais il observe tout et ne tarde pas à s’apercevoir que
Bijou est seule entre son amant en titre et son amant de cœur, un jeune truand
d’une bande rivale à celle du « patron ».
Et
malgré une trêve, c’est cette bande rivale qui massacre une partie du clan du
« Patron » qui n’échappe à la mort que grâce à l’intervention de Liu
Shu qui meurt à sa place.
« Le Patron », Bijou,
Shuisheng et deux hommes de confiance se réfugient sur une île au large de
Shanghai pour échapper à un nouveau massacre.
Après une
première moitié un peu languissante et répétitive, on retrouve la patte de Zhang
Yimou lorsque le film se déplace sur l’île où l’on sent le grand réalisateur
beaucoup plus à l’aise à la campagne (Le Sorgo rouge, QiuJiu) ou dans un milieu complètement clos (Épouses et
concubines). Ici, il y a les deux et cette deuxième partie éclipse
heureusement la première.
Évidemment,
Bijou fait tout de suite penser à l’héroïne d’Épouses et concubines,
ainsi qu’à la quatrième épouse, également infidèle et également condamnée.
Plus
globalement, Bijou est la femme chinoise qui refuse la domination et la
résignation, même si elle se complait ici dans l’autodérision. Encore une fois,
Gong Li apporte sa beauté et son immense talent pour incarner cette femme qui,
contrairement aux autres héroïnes qu’elle a incarnées pour Zhang, ne lutte plus
et ne sait plus que se mépriser.
A ses
côtés, le tout jeune Wang Xiaoxiao est très impressionnant dans le rôle du
taciturne Shisheng, déjà révolté, mais ne le sachant pas et dont la prise de
conscience s’opposera à la « prise en main » du « Patron »
qui le brisera.
Le dernier
plan du film est, de ce point de vue, la conclusion la plus désespérée des
films de Zhang.
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