mardi 26 mai 2020

Shanghai triad


Affiche -  SHANGAI TRIAD - 40x55cm ***
Yao a yao dao wai pe diad (Shanghai triad) de Zhang Yimou (1995)

Shuisheng, un jeune paysan de 14 ans, arrive à Shanghai où il vient rejoindre son oncle Liu Shu qui lui a trouvé du travail. Liu Shu fait partie du clan des Tang que dirige « Le Patron ». Le travail de Shuisheng est de servir Xia Jinbao, chanteuse sous le nom de Bijou dans un cabaret et maîtresse attitrée du « Patron ». La jeune femme est méprisante vis à vis de Shuisheng, ce péquenot.
Le jeune garçon ne dit jamais rien et ne bronche jamais aux humiliations qui lui fait subir sa patronne, mais il observe tout et ne tarde pas à s’apercevoir que Bijou est seule entre son amant en titre et son amant de cœur, un jeune truand d’une bande rivale à celle du « patron ».
Et malgré une trêve, c’est cette bande rivale qui massacre une partie du clan du « Patron » qui n’échappe à la mort que grâce à l’intervention de Liu Shu qui meurt à sa place.
« Le Patron », Bijou, Shuisheng et deux hommes de confiance se réfugient sur une île au large de Shanghai pour échapper à un nouveau massacre.
Après une première moitié un peu languissante et répétitive, on retrouve la patte de Zhang Yimou lorsque le film se déplace sur l’île où l’on sent le grand réalisateur beaucoup plus à l’aise à la campagne (Le Sorgo rouge, QiuJiu) ou dans un milieu complètement clos (Épouses et concubines). Ici, il y a les deux et cette deuxième partie éclipse heureusement la première.
Évidemment, Bijou fait tout de suite penser à l’héroïne d’Épouses et concubines, ainsi qu’à la quatrième épouse, également infidèle et également condamnée.
Plus globalement, Bijou est la femme chinoise qui refuse la domination et la résignation, même si elle se complait ici dans l’autodérision. Encore une fois, Gong Li apporte sa beauté et son immense talent pour incarner cette femme qui, contrairement aux autres héroïnes qu’elle a incarnées pour Zhang, ne lutte plus et ne sait plus que se mépriser.
A ses côtés, le tout jeune Wang Xiaoxiao est très impressionnant dans le rôle du taciturne Shisheng, déjà révolté, mais ne le sachant pas et dont la prise de conscience s’opposera à la « prise en main » du « Patron » qui le brisera.
Le dernier plan du film est, de ce point de vue, la conclusion la plus désespérée des films de Zhang.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire