mardi 16 août 2022

Toril

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Toril (2016) de Laurent Teyssier

Jean-Jacques, paysan surendetté, tente de se suicider.

Son fils Philippe qui, jusqu’à présent, ne s’occupait que de ses plants de cannabis, décide de prendre les choses en main pour sauver l’exploitation familiale.

Par l’intermédiaire de son cousin Bruno, il s’associe avec le caïd du coin pour dealer sa marchandise.

Mais il ne tarde pas à s’apercevoir qu’il a mis le doigt dans un engrenage qui pourrait bien le broyer.

De tous temps, le cinéma a voulu s’aventurer sur les brisées du cinéma hollywoodien.

Films noirs, comédies musicales, westerns ont fait l’objet « d’essais » à la française.

Pour ce qui est du film noir, le cinéma français a son propre style, son univers, ses Diaboliques, son Rififi (réalisé par un blacklisté américain) et son Grisbi.

La comédie musicale a toujours posé des problèmes de moyens au cinéma français : on ne va pas, en France, préparer un comédien à danser une valse pendant six mois à raison d’un cours de danse quotidien de deux heures. À Hollywood, si !

En revanche, le western est, par essence, américain puisque le Far West est américain. Il y a eu quelques tentatives douloureusement ratées. Alors, on a essayé le pastiche : c’était pire ! Souvenez-vous (mais si vous ne vous en souvenez pas, on ne vous en voudra pas !) de Dynamite Jack ou des Pétroleuses… et je ne vous parlerai pas de « l’immortel » D’où viens-tu, Johnny ?

Mais dans ce film, il y avait une toute petite idée, celle de faire de la Camargue une sorte de Far West à la française.

C’est en Camargue que se situe ce Toril, à la fois western et film noir parfaitement réussi dans les deux cas.

Le scénario ne va jamais où on l’attend et ça permet un suspense qui, faute d’être captivant, n’en est pas moins efficace.

Le film n’a pas eu les honneurs de la presse qui a préféré jeter des brassées de fleurs sur le minable Victoria réalisé par la réalisatrice d’un documentaire sur le PS, ce qui, apparemment, lui tient lieu de certificat de talent.

Comme toujours, Vincent Rottiers est excellent, mais on pourrait peut-être essayer de le voir dans des rôles différents que ceux de garçons butés, borderline et taiseux « qu’un passé mystérieux et douloureux a poussé au crime ». Il me semble qu’il a suffisamment d’expérience maintenant pour qu’on lui fasse jouer autre chose !

Toril n’a d’ailleurs rappelé un film interprété par Rottiers Avant l’aube réalisé par Raphaël Jacoulot en 2010, un polar décalé au rythme un peu plus soutenu que celui de Toril.

Mais même s’il n’est pas parfait, ce film méritait-il vraiment d’être tué par un silence assourdissant ?

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