Wonder Wheel (2017) de Woody Allen
L’histoire que nous raconte Mickey, maître-nageur sur
la plage new-yorkaise de Coney Island dans
ces années 50, commence au moment où Carolina arrive sur ladite plage à la
recherche de son père Humpty.
Comme
elle ne le trouve pas, elle rencontre sa belle-mère Ginny qui est serveuse dans
un bouis-bouis.
En
fait, Carolina est en fuite et son mari, un caïd de la mafia, la fait
rechercher pour la tuer.
Humpty, qui
était brouillé avec sa fille consent à l’abriter, mais Ginny n’est pas
d’accord : elle a peur pour eux et pour son jeune fils Richie, un gamin
difficile et pyromane.
Contrairement à beaucoup de mes compatriotes, je ne
suis pas un fan absolu de Woody Allen.
Depuis Minuit à Paris, je n’avais apprécié aucun
de ses films que j’avais vus : To Rome With Love où il avait pillé sans la
moindre vergogne à la fois Xavier Giannoli et Federico Fellini et Blue Jasmine honteux démarquage poussif
et non avoué du Tramway nommé Desire
de Tennessee Williams. Du coup, je m’étais abstenu d’aller voir les trois films
suivants.
Et puis tous
« ces porcs qu’on balance », ça a fini par me donner le tournis.
Cette chasse aux sorcières systématique n’est, en l’état, que l’appel aux boycott
des œuvres auxquelles aurait participé toute personne juste accusée par une
autre de harcèlement sexuelle, sans que cela ait été prouvé de quelque manière
que ce soit et, surtout, sans que la chose
n’ait même été jugée. Et cette chasse est insupportable.
J’ai décidé
que j’irai voir CE FILM de Woody Allen. Et je ne l’ai pas regretté ! Il
est tout à fait possible qu’une fois de plus, Woody Allen ait pompé l’œuvre
d’un autre. Mais je lui laisse le bénéfice du doute.
Et pour ce
qui est tant de la réalisation que du casting, tout est brillant.
J’aurai
cependant une réserve, un plan, un seul. Le directeur de la photo est Vittorio
Storaro, brillantissime directeur de la photo s’il en est. Et un plan m’a
particulièrement choqué, c’est le plan-« confession » de Ginny, face
à une lumière blafarde grâce à laquelle on pourrait évaluer l’épaisseur de la
couche de fond de teint qu’on lui a appliqué et le nombre de pores sur ses
joues. On pourra même constater que Miss Winslett a un léger duvet sur le
visage.
Mais ce n’est
pas à cause de ce plan que Kate Winslet s’est désolidarisée de Woody Allen (ce
que j’aurais parfaitement admis), mais à cause de l’ « hystérie
Farrow » (consulter votre torche-cul habituel).
Ici, je me
contenterai de juger ce que je sais, le film et rien que le film.
La mise en
scène est brillantissime : chaque plan semble aller de soi et a le naturel
déconcertant d’une technique travaillée et parfaite. Chaque plan, chaque
mouvement de caméra a le naturel d’un travail d’artiste très élaboré.
Et côté
casting, pour interpréter une ex-aspirante comédienne ratée, un brave type très
beauf, un dragueur style « Miami Beach » qui se prend pour Clifford
Odets, une pauvre cagole qui, elle, se prend pour une Virginia Woolf qui aurait
épouser Lucky Luciano, sans oublier un gamin perturbé (on le serait à
moins !) et, surtout, très pyromane, nous avons, dans l’ordre, Kate
Winslet, Jim Belushi, Justin Timberlake, Juno Temple et Jack Gore.
Ils sont tous
excellents au service d’une histoire simple : une femme sur le retour
croit voir arriver une forme de rédemption par l’amour jusqu’à ce que sa
belle-fille lui prenne son amant et ruine ses espoirs.
On y croit et
l’histoire est bonne, même si aucun des personnages (sauf peut-être l’héroïne
un peu déglinguée et son fils pyromane) n’attire une sympathie débordante.