lundi 30 novembre 2020

Alice et le maire

 

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Alice et le maire (2019) de Nicolas Pariser

Paul Théraneau fait de la politique depuis 30 ans. Et depuis quelques années, il est maire de Lyon. Mais alors qu’il s’est toujours vanté d’avoir plein d’idées, il se sent vide.

Alice Heimann, jeune et brillante étudiante, est engagée par la mairie. Théraneau veut qu’elle lui donne des idées.

Alice et Théraneau s’entendent bien, à tel point que le maire ne peut bientôt plus se passer de la jeune femme, ce que l’équipe municipale ne voit pas d’un très bon œil.

Éric Rohmer est toujours vénéré pour des raisons qui me dépassent.

Et dès que quelqu’un fait un film un peu chiant, chichiteux, et surtout, effroyablement bavard, le nom de Rohmer apparaît en moins de 15 secondes.

Alice et le maire se veut rohmérien et ça l’est : c’est très creux, ça se veut intelligent et ce n’est que verbeux !

Mais ça se regarde sans déplaisir et ça n’encombre pas la mémoire.

Comme beaucoup de « films politiques » (mais pas tous !), ça reste à la surface des choses.

Par exemple, on aurait aimé connaître le contenu des « fiches » d’Alice, son travail et en quoi il consiste exactement.

Ça cumule tous les poncifs sur le « monde sans pitié » de la politique. Ça se paie même le luxe de nous infliger une écolo qui, naturellement, est une malade mentale.

Quant au casting, il est excellent même si les personnages sont un peu creux : on peut tout particulièrement distinguer Maud Wyler, qui serait parfaite si le rôle de l’écolo-folle n’était profondément ridicule, Alexandre Steiger, Pascal Renerie, Léonie Simaga et Antoine Reinartz sont parfaits, eux, ainsi que Nora Hamzaoui dans un rôle trop bref.

Bien entendu, ce sont Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier qui « tiennent » le film et qui le rendent pas trop difficile à supporter.

Fabrice Luchini est « juste » comme il lui arrive rarement de l’être : il n’en fait ni trop, ni pas assez. Anaïs Demoustier est remarquable, comme toujours.

Pour en revenir à Rohmer, n’oublions jamais que nous lui « devons » Arielle Dombasle qui sévit toujours : on n’a toujours pas trouvé le vaccin.