dimanche 23 octobre 2022

La Voleuse de livres

*

The Book Thief (La Voleuse de livres) de Brian Percival

Liesel Menninger est abandonnée par sa mère alors que son petit frère vient de mourir.

Liesel est adoptée par Rosa et Hans Huberman. Hans est bon et généreux. Rosa est beaucoup plus sèche.

Les temps sont difficiles. En ce début d’année 1938, Liesel se retrouve seule chez les Huberman. Elle ne sait ni lire, ni écrire et Hans décide de lui apprendre à partir du seul livre qu’elle possède parce qu’elle l’a trouvé le jour de l’enterrement de son petit frère : c’est le manuel des fossoyeurs.

Le roman de Markus Zusak est un best-seller de la littérature enfantine. Il est paru en 2007.

Je ne l’ai pas lu, mais je suppose qu’il représente une sorte de glorification de l’écrit et de l’évasion par le romanesque dans un contexte aussi pénible que celui de l’Allemagne entre 1938 et 1945.

Malheureusement, en ce qui concerne l’adaptation cinématographique, il y a très loin de la coupe aux lèvres. Pas d’aspérité, rien qui fâche et surtout pas de vision qui pourrait sembler « traumatisante » de ce qu’étaient les réalités quotidiennes de l’Allemagne nazie.

Max est juif. Il se réfugie chez les Huberman, mais à aucun moment on ne le sent réellement menacé sauf, peut-être, dans cette scène un peu grotesque de la visite de la cave par un SS alors que Max est caché… derrière le drapeau nazi.

Et tout est à l’avenant. Le film est truffé de « menaces » qui semblent se désamorcer comme par magie.

Naturellement, avec ces nazis stupides et ces dénonciateurs qui n’en sont pas vraiment, toute péripétie ne présente plus le moindre intérêt.

Pour tout arranger, les scénaristes ont cru bon, pour qu’on n’oublie à aucun moment qu’on est en Allemagne, de ne faire dire aux protagonistes ni « Yes », ni « No » (le film est dialogué en anglais), mais « Ja » et « Nein » et tout le monde parle avec un accent teuton à la Papa Schulz parfaitement ridicule.

Ce ne serait pas si grave si le film s’attachait à l’écrit, au don de conteur de Liesel, ce qui devrait être le sujet central de l’histoire, mais il ne s’y attache à aucun moment. Tout est plat, fade, assez joli et extrêmement bien joué.

Geoffrey Rush est un formidable Hans Huberman, Emily Watson est époustouflante dans le rôle de Rosa, fausse mégère au grand cœur. Le reste de la distribution est correcte, sans plus, si ce n’est la fantastique performance de la « voleuse de livres », Liesel, merveilleusement incarnée par la Canadienne Sophie Nélisse.

Ç’aurait pu être un beau film, ce n’est qu’un (trop) long métrage parfaitement ennuyeux et pas très intéressant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire