samedi 15 octobre 2022

Les Bonnes femmes

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Les Bonnes femmes (1960) de Claude Chabrol


Jane, Ginette, Jacqueline et Marguerite (dite Rita) sont vendeuses dans un magasin d’électroménager, absolument sinistre. Elle n’attendent que l’heure de la sortie et passent leurs soirées ensemble. Seule Ginette disparaît mystérieusement dés la fermeture du magasin.

 

Depuis quelques temps, un motard les suit et semble tout particulièrement s’intéresser à Jacqueline. Les quatre femmes rêvent au grand amour en s’ennuyant toute la journée dans leur magasin très peu fréquenté et Jacqueline est la plus rêveuse. Elle tombe amoureuse de l’homme à la moto.

Considéré - à tort !- comme le reflet d’une époque, on peut apprécier Les Bonnes femmes comme son titre, un reflet de toutes les époques. Il y a toujours eu, et il y aura toujours des « bonnes femmes » (et des « bonshommes » aussi !) qui s’emmerdent assez pour se griser que ce soit d’amours crapoteuses avec des dragueurs de passage (Jane), d’illusions artistiques sans le moindre talent (Ginette, la « chanteuse »), de l’idée fixe de se caser, fut-ce avec le premier imbécile venu (Rita) ou du rêve de grand amour avec un individu plus que douteux (Jacqueline).

Même si Chabrol fait preuve d’un peu de tendresse pour ses quatre gourdes, il n’en reste pas moins assez vache. Mais c’est pour les hommes qu’il déploie l’artillerie lourde de cette causticité sur laquelle il a bâti sa réputation : à cet égard, le « C.V. » de Leonard de Vinci « fait en 15 secondes » par Sacha Briquet est un modèle du genre.

L’interprétation est assez bonne (Clotilde Joanno, Stéphane Audran, Lucile Saint-Simon, Sacha Briquet et Mario David), mais on peut regretter le surjeu des deux dragueurs de la piscine et l’éternelle moue boudeuse de Bernadette Lafont, en gourde insupportable. Heureusement, il y a le merveilleux Pierre Bertin dans le rôle d’un patron stupide, poseur et un peu salaud, que ce charmant vieux monsieur réussit à ne pas rendre complètement antipathique.

Tout cela fait des Bonnes femmes un film attachant qui, sans s’être véritablement bonifié avec le temps, reste très agréable à voir, ce que pourrait lui envier pas mal de « chefs d’œuvres » de cette époque de la vague dite nouvelle qui ne sont même plus regardables maintenant.

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