samedi 8 octobre 2022

Scandale

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Bombshell (Scandale) de Jay Roach (2019)

Lors de la campagne pour l’investiture du parti républicain en vue de l’élection de 2016 aux États-Unis, la chaîne d’extrême-droite Fox News prend fait et cause pour Donal Trump, dès le départ.

Mais Megyn Kelly, présentatrice-vedette de la chaine, ose mettre le candidat-« vedette » mal à l’aise, ce qui lui attire les foudres du tweeter fou et, par voie de conséquence, les remontrances du patron (et fondateur) de la chaine Roger Ailes.

Gretchen Carlson, autre présentatrice-vedette de Fox-News, est évincée de son émission Fox & Friends au profit de Kayla, une jeune femme qu’elle a formée.

Mais Kayla se rend très vite compte que la promotion a un prix qui se paie comptant dans le bureau-forteresse de Roger Ailes, porte fermée. Et ce prix, Gretchen et Megyn l’ont déjà payé.

Lorsque Gretchen est licenciée, elle attaque Ailes pour harcèlement sexuel.

Megyn, elle, réunit les témoignages d’un maximum de femmes de Fox-News ayant été harcelées par Ailes.

Bon ! Posons les choses d’entrée de jeu : ces trois bimbos sont d’ignobles grognasses d’extrême-droite, des putes qui ont réussi parce qu’elles avaient sucé le patron, même si elles l’ont dénoncé après. Kayla, la seule des trois qui soit un personnage fictif, est même évangélique, cette secte qui est la plus toxique parmi les nuisibles.

Kayla est un personnage composite. Elle est un peu la somme et la synthèse de toutes les jeunes « victimes » du libidineux Ailes. Margot Robbie joue parfaitement les pintades protofafs et elle hérite de la scène la plus pénible du film, celle dans laquelle le porc Ailes lui fait relever sa jupe jusqu’à ce qu’on entrevoit sa culotte : en fait, c’est une scène de viol « light » et elle est (je pense) volontairement longue et pénible et le malaise qu’on ressent dure bien au-delà de la scène elle-même.

Charlize Theron, coproductrice du film, et Nicole Kidman qui n’ont pas la réputation d’être des femmes « de droite » se sont rendues méconnaissables pour ressembler réellement à Megyn Kelly et Gretchen Carlson qui sont (surtout la seconde) à l’origine de la chute du « nabab ».

Megyn Kelly a même subi le redoutable honneur d’être insulté par le détraqué de la maison blanche et de faire l’objet d’insultes et de menaces de la part des afficionados bouzeux du déchet présidentiel.

Pour ressembler à leurs personnages, les deux stars se sont donc aussi rendues méconnaissables pour que leurs visages très connus ne puissent pas être liés à ces bimbos d’extrême-droite.

Il n’y a d’ailleurs pas que les femmes qui se sont physiquement transformées : John Lithgow, interprète de prédilection chez De Palma (Obsession, Blow Out) et inoubliable Roberta dans Le Monde selon Garp, est un acteur plutôt grand et mince qui devient ici l’obèse et adipeux Roger Ailes. Malcolm McDowell est beaucoup plus reconnaissable, mais, bien sûr, moins ressemblant à son personnage de Rupert Murdoch.

En dehors de cette « fête de la prothèse », la réalisation est élégante et soignée (comme le maquillage des bimbos qui peuplent le film) et l’ensemble du casting est absolument parfait.

Ce n’est pas le chef d’œuvre du siècle ; mais c’est un film plaisant, malgré les horreurs qu’il nous raconte.

En tout cas, il les raconte bien !

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