Kingsman : The Secret Service (Kingsman : services secrets)
de Matthew Vaughn (2015)
Unwin, agent des services secrets britanniques, est tué lors d’une mission devant son supérieur Harry Hart.
Celui-ci remet une médaille au fils d’Unwin, le tout jeune Eggsy.
17 ans plus tard, lors d’une opération pour empêcher l’enlèvement d’un scientifique, un autre agent de Hart est tué : c’est Lancelot.
Hart fait partie d’une section des services secrets britanniques qui attribue comme pseudonymes à ses agents, les noms des Chevaliers de la Table Ronde. Les agents en question se réunissent dans l’arrière-boutique d’un tailleur « Kingsman ». La section est dirigée par Chester King qui se fait appeler, naturellement, Arthur, alors que son premier adjoint, Harry Hart, est Galahad.
Les agents du Kingsman doivent se trouver un nouveau Lancelot.
Eggsy, qui vit au milieu des voyous, a des ennuis avec la police. Il appelle Hart au secours.
En 1965, lorsque le succès planétaire de Goldfinger transforma la série des James Bond en saga institutionnelle, elle commença à susciter pastiches et plagiats.
Dans le domaine des pastiches, il faut bien reconnaître qu’à l’époque, aucune œuvre comique digne de ce nom et même digne de la série originale n’a réussi à voir le jour : les seuls dont on ait gardé un vague souvenir sont Max la Menace, série TV drolatique et gentillette qui ne cassait pas trois pattes à un canard et une lamentable adaptation de Casino Royale produite par la Columbia (puisque c’était le seul roman de Ian Fleming dont les productions Eon ne possédait pas les droits) et réalisée par pas moins de quatre réalisateurs dont, excusez du peu, John Huston et qui avaient tous jeté l’éponge devant la médiocrité du projet et, surtout, du résultat, malgré une pléiade de stars internationales engagées surtout pour faire de l’esbroufe dans cette espèce de sous-produit.
Il aura donc fallu attendre cinquante ans pour voir débarquer, enfin, ce vrai pastiche totalement réussi des aventures de l’agent 007.
Ici, il n’y a pas de Q et ses impayables gadgets, mais une assistante satanique du méchant possède, en lieu et place de jambes, une redoutable paire de prothèses tranchantes comme des rasoirs (réminiscences du chapeau tranchant de Mr Oddjob dans Goldfinger). Cette… petite particularité nous vaut un des gags les plus réussis du film, lorsque Lancelot se fait couper en deux très…proprement.
D’ailleurs, les « Kingsmen » eux-mêmes ont des chaussures équipées de « dards empoisonnés et rétractables », comme l’inénarrable Rosa Kleb qu’incarnait, il y a 52 ans, la grande Lotte Lenya dans Bons baisers de Russie.
Naturellement, pour qu’un pastiche soit réussi, il faut des interprètes à la hauteur et là, il y a ce qu’il faut : Michael Caine (Arthur), Colin Firth (Galahad) et Mark Strong (Merlin) sont plus britishes que britishes et parfaits au strict service secret de sa majesté. Du côté des méchants, Sofia Boutella, athlétique et effrayante, est une superbe Gazelle, « celle qui tranche ». Mais le plus réussi, c’est le diabolique et ridicule Richmond Valentine, génialement cabotiné par Samuel L. Jackson qui le fait parler comme une caillera de bas quartiers de n’importe ville étatsunienne, mais zozoter en plus.
Je pense que l’interprétation de Jackson est un peu le clou du film. Le reste de la distribution est plus convenu, mais ne démérite pas.
Décidément, Kingsman est une très grande réussite et James Bond a enfin trouvé son avatar parodique.
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