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Le Bonheur est dans le pré (1995) d’Etienne Chatilliez
A Dôle, Francis Bergeade dirige une entreprise d’accessoires sanitaires qui est en difficulté : à de très graves problèmes de trésorerie, s’ajoutent les mouvements sociaux. Chez lui, ça ne va pas mieux. Nicole, sa femme, et sa fille Géraldine sont deux snobinardes dont la seule préoccupation est d’organiser le mariage de cette dernière en dépensant sans compter l’argent que Francis n’a pas. Naturellement, les deux harpies méprisent profondément le chef de famille qui ne trouve de consolation qu’avec son meilleur ami Gérard avec qui il partage de plantureux repas dans l’auberge locale.
Et c’est dans cette auberge, devant des rognons, que Francis est terrassé par une crise cardiaque. Convalescent, il est coincé au milieu de sa « chère famille » et regarde la télévision. C’est là qu’il voit une émission qui se propose de retrouver des personnes mystérieusement disparues. Et l’un de ces disparus est Michel, sosie de Francis qui trouve là une excellente occasion de changer de vie en se faisant passer pour Michel, ce qui lui permet de partir pour le Gers pour retrouver « sa femme » et « ses deux filles » Zig et Puce.
Etienne Chatilliez est un réalisateur roboratif. Son cynisme qui lui permettait de renvoyer dos à dos bourgeois et prolos (La Vie est un long fleuve tranquille) ou de faire le portrait d’une vieille dame indigne (Tatie Danielle) nous avait ravi.
Cette fois-ci, le cynisme s’adoucit et, comme le titre du film l’indique, Chatilliez célèbre l’hédonisme bucolique en racontant l’histoire d’un homme qui, très exactement, trouve sa vraie voie, la vie pour laquelle il était né, vie à côté de laquelle ses escapades avec Gérard n’était qu’un pâle ersatz. Et le public ne s’y est pas trompé qui a célébré ce film en lui faisant un accueil triomphal.
Ce n’est pas un immortel chef d’œuvre de cinémathèque, ce n’est que du bonheur sur pellicule. Profitons-en, il n’y en a pas tant que ça !
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