Tom à la ferme (2012) de Xavier Dolan
Tom arrive de Montréal au fin fond de la campagne québécoise pour assister à l’enterrement de son « chum ». Il s’aperçoit à l’arrivée que la mère du défunt ignore l’homosexualité de son fils, allant même jusqu’à croire que celui-ci avait une fiancée, Sarah.
Le frère du défunt, Francis, lui, sait parfaitement qui est Tom, mais il le contraint à ne rien dire à leur mère pour « sauver » l’honneur de la famille.
Une relation étrange, assez proche du sadomasochisme s’établit entre Francis et Tom.
Il peut m’arriver, je l’avoue, d’avoir de sombres a-priori.
J’avais jusqu’à présent éviter le cinéma de Xavier Dolan comme la peste. Ce jeune blanc-(Qué)bec(ois) qui, très visiblement, avait fini par se prendre pour un génie à force de s’entendre dire par une critique béate qu’il en était un, ne m’intéressait absolument pas.
Et puis, tout le monde m’a dit que ce film-ci était différent.
Il est vrai qu’il est assez bien fait et que l’histoire est très forte.
Qui plus est, ce petit jeune homme très content de lui-même qu’on nous présente comme un narcisse du cinéma, se pare ici d’une coiffure très laide (style balai O’Cedar) et d’un rôle qui n’est pas tellement plus beau : la facilité avec laquelle « ce petit merdeux citadin » tombe sous la coupe de son beau-frère, bouseux sadique, est d’autant plus écœurante que la jeune Sarah, elle (seule personnage positif de l’histoire), elle ne tombera pas sous le charme et se contentera de gifler le bouseux mettant ainsi un terme à sa tentative lourdaude « d’asservissement ». Et Tom trahira Sarah : du coup, Sarah couchera avec Francis (alors que Tom n’aura pas cette chance : bien fait !).
Notre jeune génie s’est défendu de toute référence cinématographique : il a eu raison, car rien n’est moins supportable que ces boy-scouts à caméra qui, comme leurs papis de la vague dite nouvelle faisait des plans « à la » Renoir, Grémillon, Lang, Murnau, Lubitsch, voire Minnelli.
N’empêche qu’entre le plan de la voiture en plongée sur une longue route déserte (Shining), la course dans le champ de maïs (La Mort aux trousses) et l’assujettissement d’un citadin civilisé à un plouc sadique (Deliverance), il y a matière à décryptage !
D’autant qu’il y a certainement bien d’autres références, mais qu’il serait un peu vain de vouloir détailler.
Bref, le film est une réussite et un film fort. De là à se dire qu’on tient le nouvel Orson Welles, il faudrait peut-être se calmer !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire